76eme anniversaire 2019

Commémoration du 76eme anniversaire de la mort de Danielle Casanova

le 10 mai 2019 à Ajaccio

 

 

https://www.corsenetinfos.corsica/Ajaccio-rend-hommage-a-Danielle-Casanova_a40612.html

 

 

Commémoration du 76ème anniversaire de la mort de Danielle Casanova 

Piana le 9 mai 2O19

 

 

Les « Amis de Danielle Casanova-Histoire et Mémoire»

Vous invitent à participer à la commémoration du 76ème anniversaire de la mort de Danielle Casanova
à Vistale, hameau
de Piana, le jeudi 9 mai 2019, à 10 heures trente.

10h20: Mise en place des portes drapeaux et des autorités civiles et militaires

10h30: Allocutions

  • Aline Castellani, Maire de Piana

  • Jean-Guy Talamoni, président de l'Assemblée de Corse

  • Gilles Simeoni, président du Conseil Exécutif de Corse

  • Josiane Chevalier, Préfète de Corse

    1
0h50: Dépôt de gerbes

    • ANACR 2A

    • Mairie de Piana

    • Amis de Danielle Casanova

    • Présidence de l'Assemblée de Corse

    • Présidence du Conseil Exécutif de Corse

    • Préfecture de Corse

      11h00: Sonnerie aux morts, minute de silence, la Marseillaise

      11h05: Lectures et chants: présentation par Isaline Amalric-Choury, présidente des «Amis de Danielle Casanova»

  • Nuit et Brouillard interprété par Laurent Matteaccioli et dépôt de fleurs par les enfants de l'école de Piana

  • L'engagement - Geneviève de Gaulle Anthonioz, lu par sa fille Isabelle Gaggini

  • Extraits de lettres de Jean Nicoli, lus par sa petite fille Marie-Jeanne Nicoli

  • Quelques extraits des lettres de Danielle lus par Emmanuelle Devos

  • Lella par Rosana Cesari et Jean Mattei- Alte Voce

  • La fin du voyage de Greet Van Amstel, militante anti fasciste revenue d'Auschwitz lu par Lyla Bidegaray - collège Arthur Giovoni

  • Le chant des Marais interprété par Laurent Matteaccioli

  • Témoignage au procès de Nuremberg de Marie-Claude Vaillant Couturier lu par Thierry de Peretti

  • Le Chant des partisans, version corse, par Rosana Cesari et Jean Mattei- Alte Voce

  • Le Musée Grévin, (1943) - Louis Aragon, lu par Hippolyte Girardot.

  • Initiation - extrait du chapitre 3 Si c'est un homme – Primo Levi lu par Basma Hassudi et Nadia Barbier - collège Arthur Giovoni

  • Vous qui savez - Charlotte Delbo, déportée à Auschwitz lu par Laura Bourgaut -collège Arthur Giovoni

  • Terra d’asilu par Rosana Cesari et Jean Mattei- Alte Voce

  • L'indomita donna lu par Marianne Nativi

  • Ce cœur qui haïssait la guerre Robert Desnos, mort en déportation le 8 juin 1945 lu par Mathieu Amalric

  • Bella Ciao repris en choeur par les participants

  • Dio vi salve regina interprété par Rosana Cesari et Jean Mattei- Alte Voce, avec le choeur des

    participants

    12 h15: Retour vers la maison de famille de Danielle

Hyacinthe Choury : Remerciements et assemblée générale de l'association Buffet

Mausolée de Danielle Casanova- Accès depuis Vistale ou le bas du village de Piana

 

Les allocutions

 

Aline Castellani, Maire de Piana:

La seconde guerre mondiale fut le conflit militaire le plus meurtrier de l’histoire avec plus de 60 millions de personnes tuées dont la moitié était des civils.
Dans la mémoire collective des corses, la participation de l’île à la seconde guerre mondiale fut massive. Elle fut héroïque.
Hier dans nos villes et nos villages nous nous somme recueillis pour rendre hommage aux enfants de Corse morts pour la France au cours de la 2ème guerre Mondiale.
Danielle CASANOVA en fait partie.
Comme elle le fait chaque année, la Municipalité s’associe à sa famille, pour rendre un hommage appuyé à Danielle CASANOVA morte au camp d’AUSCHWITZ le 9 mai 1943.
Morte du typhus peu de temps avant la libération de la Corse le 4 octobre qui fut le 1er département français libéré.
Nous sommes ici à l’endroit où l’on domine la Marine de FICAJOLA qu’elle aimait tant, c’est ici que reposent ses cendres.
Danielle CASANOVA a donné sa vie pour résister à l’oppression, pour refuser la soumission, pour la PAIX et la fraternité des peuples.
Cette résistance qui a été liée à l’histoire de France nous rappelle que pendant les heures les plus sombres certains étaient prêts à se battre contre une situation insoutenable.
Aujourd’hui nous ne rendons pas seulement hommage à leur courage héroïque mais également à cet idéal de liberté pour lequel ils se sont battus.
Danielle CASANOVA est pour nous tous un exemple à suivre.
Le devoir de mémoire doit demeurer une priorité pour chacun d’entre nous.
Le devoir de mémoire doit nous rappeler que l’engagement de ces héros de la résistance était fondé sur les valeurs de la dignité et de la liberté.

C’est en effet pour nous tous un devoir de vigilance que de ne pas oublier ces valeurs car les oublier c’est prendre le risque de recréer les conditions de la violence et des conflits entre les peuples.
La transmission de ces témoignages constitue un acte citoyen symbole de notre attachement aux valeurs républicaines.
N’oublions jamais que les hommes et les femmes qui se sont battus pendant la 2ème guerre mondiale voulaient un monde plus juste, un monde plus libre, un monde plus humain.
N’oublions jamais que les hommes et les femmes qui se sont battus pendant la 2ème guerre mondiale ont sacrifié leur vie pour la liberté et rendons leur hommage comme nous le faisons aujourd’hui pour Danielle CASANOVA.
Nous célébrons également aujourd’hui la « journée de l’Europe » qui célèbre la paix et l’unité en Europe.
Les élections européennes du 26 avril prochain seront l’occasion de réaffirmer notre attachement à la communauté Européenne qui a été voulue par des hommes et des femmes conscients que la Paix Mondiale ne saurait être sauvegardée sans les efforts de chaque instant.
Je terminerais par une citation d’Albert Camus « La paix est le seul combat qui vaille d’être mené »
Je vous remercie

 

Jean-Guy Talamoni, Président de l'Assemblée de Corse

"A la mémoire de celles et ceux qui, dans la nuit de l'occupation, ont allumé une étincelle d'espoir"

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Lors de la cérémonie du 76e anniversaire de la mort de Danielle Casanova, le Président de l'Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, a souhaité saluer aussi la mémoire de celles et ceux qui ont dit non et qui ont été quelque peu oubliés. C'est le cas de Toussaint Pierucci, magistrat cortenais, qui, à deux reprises, a refusé de se rendre complice d'une injustice

 

Monsieur le Président du Conseil exécutif de Corse, cher Gilles,
Madame la Maire de Piana, chère Aline,
Madame la Préfète,
Chère Isaline Amalric,
Cher Hyacinthe Choury,
Cari ghjuvanotti,
Mesdames, Messieurs, chers amis,

Nous voici réunis, cette année encore, pour célébrer la mémoire de Danielle Casanova et – à travers elle – de toutes celles et ceux qui, dans la nuit de l’occupation, ont su allumer une étincelle d’espoir. Celles et ceux qui ont fait émerger l’indestructible part d’humanité enfouie dans les tréfonds d’un monde alors dominé par la force barbare.
Celles et ceux qui ont su dire non.
Parmi ces femmes et ces hommes, il en est de célèbres comme l’héroïne à laquelle nous rendons hommage aujourd’hui. D’autres ont été quelque peu oubliés, au point d’être ignorés par Google, désormais érigé en arbitre planétaire des élégances et des mérites moraux. C’est à peu près le cas d’une personne dont j’ai eu envie de vous parler aujourd’hui et sur laquelle Internet vous apprendra bien peu de choses.
Toussaint Pierucci fut élu maire de Corti dans les années 1950, mais ce n’est pas pour cela – vous vous en doutez bien – que je voulais évoquer ce personnage. Ce n’est pas non plus en raison de cette fonction élective mais pour des faits liés à son parcours de magistrat qu’en 2016 une promotion de l’Ecole Nationale de la Magistrature a été baptisée « Toussaint Pierucci ».  
Deux épisodes de sa vie illustrent son inclination à refuser de se rendre complice d’une injustice.
Le premier a pour contexte la création des fameuses « sections spéciales », juridictions créés comme on le sait, en 1941, par le gouvernement de Vichy, à la suite de l’action restée dans l’histoire sous le nom d’attentat du métro Barbès. Cette création, du reste effectuée au moyen d’une loi antidatée, était destinée à réprimer de la façon la plus dure, par des décisions non motivées, sans possibilité d’appel ou de pourvoi, les « activités communistes et anarchistes ». Pour les besoins de cette sinistre cause, la loi s’appliquerait à des faits intervenus antérieurement à sa promulgation, bafouant ainsi le principe bien établi de non-rétroactivité.
À Aix-en-Provence, le Président de chambre Toussaint Pierucci est désigné pour siéger dans cette singulière juridiction, ce qu’il refuse résolument, et ce au moment où de nombreux juristes acceptent sous la pression de valider la violation des principes juridiques les plus essentiels.
Dans le film du réalisateur Costa Gavras consacré à cette fameuse « Section spéciale », le Président Pierucci est présent sous le nom de Jean Cournet et sous les traits de l’acteur Michel Galabru. Peu de cinéphiles connaissent la véritable identité de ce magistrat courageux.
Encore moins nombreux sont ceux qui savent que quelques années plus tard, au moment de la Libération, Toussaint Pierucci, présidant une Cour chargée de juger les collaborateurs, avait vainement tenté d’épargner la vie d’un jeune homme de dix-sept ans, certes coupable de collaboration mais n’ayant commis aucun crime de sang. La Cour s’étant refusé à le suivre et ayant prononcé la peine de mort, Toussaint Pierucci omit volontairement de signer l’arrêt et engagea par ces mots l’avocat de la défense à en tirer parti : « Maître, j’ai fait mon devoir, faîtes le vôtre ». Un pourvoi en cassation était donc formé, qui devait aboutir à l’annulation de l’arrêt. Jugé plus tard dans une situation apaisée, le jeune homme eut la vie sauve.
Voilà deux épisodes méconnus de la vie d’un homme qui fit, par deux fois, acte de désobéissance, quand sa conception de la vie et de son métier était en jeu. 
En 2015, le politiste Olivier Duhamel lui rendait hommage dans une revue juridique sous le titre « L’histoire aussi extraordinaire que méconnue du juge Pierucci ». Je crois aussi que son parcours mérite d’être connu au-delà d’un cercle d’initiés.
J’ai pensé que tout cela n’était pas sans lien avec notre propos de ce jour, ni même, malheureusement, avec les temps que nous traversons aujourd’hui.
Je vous remercie.

 

 

Discorsu di Gilles Simeoni, Presidente di u Cunsigliu Esecutivu di Corsica

 

U 9 di maghju di u 2019

https://www.facebook.com/gillessimeoni/videos/2311813189074919/UzpfSTEwMjEwMjkzNDk6MTAyMTcxNjQ4MDE1NjUwNzI/

Monsieur le Président de l’Assemblée de Corse,
Madame la Maire de Piana,
Madame la Préfète de Corse,
Madame Amalric-Choury, chère Isaline,
Mesdames et Messieurs les représentants des autorités civiles et militaires, Mesdames et Messieurs les enseignantes et enseignants,

Mesdames, Messieurs, Care amiche, cari amichi,

La pluie a cessé. Le soleil est revenu et réchauffe nos corps et nos cœurs.

Nous sommes ensemble, heureux d’être à nouveau réunis pour rendre hommage à la mémoire de Danielle Casanova.

Merci à celles et ceux qui permettent à ce moment d’exister, et nous font l’honneur de nous inviter à le partager.

Merci donc, d’abord, à Isaline et sa famille, qui se consacrent avec abnégation à faire vivre le souvenir, et à en défendre l’intégrité, faisant pièce à l’oubli ou à sa forme dérivée, mais non moins dangereuse, les constructions approximatives ou partisanes.

Merci, aussi, à la Commune de Piana, à sa maire, et à ses habitants.

Merci à toutes celles et tous ceux, au premier rang desquels les enseignantes et enseignants, qui font œuvre de transmission et d’apprentissage.

Comme à chacune de nos rencontres annuelles, comment, d’abord, ne pas être frappés par le contraste entre la douceur de l’instant que nous vivons, et la violence du passé que nous allons évoquer ?

Partout autour de nous, tout n’est que paix et harmonie.

Portons notre regard sur ces champs verdoyants, sur ces oliviers séculaires, sur cette roche rouge qui plonge dans le bleu de la Méditerranée, sur cette terre de Corse à laquelle nous sommes viscéralement liés.

Puis, fermant les yeux, respirons un instant cette odeur de terre mouillée, de ciste, et d’asphodèle.

Et laissons-nous emporter, au moins quelques minutes, plusieurs décennies en arrière, dans cette Europe des années 30, s’apprêtant à basculer sous le joug de la guerre et de la barbarie.

Imaginons un instant cette jeune fille, Danielle Casanova, née Vincentella Perini, le 9 janvier 1909 à Aiacciu.

A quoi pense-t-elle lorsque son regard se porte sur les lignes de crête et la ligne d’horizon que nous contemplons à notre tour aujourd’hui ?

A-t-elle peur ? Hésite-t-elle ? Comment et pourquoi se sont forgés ses choix ? Aurions-nous eu la même détermination, la même force, le même héroïsme?

La même détermination : celle de choisir la clandestinité dès 1939, au moment où la plupart s’abstenaient, voire pire encore.

La même force, qui va lui permettre d’organiser dans l’ombre les cellules féminines en zone occupée.

Le même héroïsme, enfin : celui de ne rien concéder à ses bourreaux, d’abord la milice française qui l’arrêta en 1942, puis les tortionnaires nazis qui la déportèrent à Auschwitz Birkenau le 9 mai 1943, où elle mourut l’âme en paix et le sourire aux lèvres, définitivement libre et victorieuse de ceux qui avaient prétendu l’asservir.

Qui fut-elle, et qui continue-t-elle à être, aujourd’hui et pour l’éternité ?

Danielle Casanova est d’abord, et à juste titre, la fierté de sa famille, et de son village, aujourd’hui réunis pour lui rendre hommage.

Elle est aussi, bien sûr, l’orgueil de son Parti, auquel elle adhéra mue par un idéal qu’ont partagé tant de ses sœurs et frères de lutte.

Elle demeure également une référence pour la lutte et à la cause des femmes, elle qui convainquit et mobilisa tant d’entre elles pour combattre l’ennemi et qui contribua, par son engagement, à initier l’ère de l’égalité entre les sexes, un combat qui reste aujourd’hui encore à mener à son terme.

Elle incarne enfin une partie de la mémoire de la déportation, car comme des centaines de milliers d’autres âmes, engloutie par Auschwitz, l’antre du mal absolu, le lieu géométrique de la négation de l’humanité en son essence même.

Pour toutes ces raisons, Danielle Casanova est une figure majeure de la Résistance, ce combat finalement victorieux parce qu’il a su puiser à ce que que l’homme et la femme savent produire de meilleur : la lucidité, la générosité, la fraternité entre les individus et entre les peuples, l’héroïsme, le sacrifice et l’oubli de soi-même pour que d’autres puissent vivre, la fidélité à un idéal de paix et de liberté.

Il est donc légitime que la France et à l’Europe la reconnaissent et la consacrent comme une héroïne de leur histoire contemporaine.

Il est heureux et nécessaire que la Corse et son peuple, particulièrement sa jeunesse, conservent intacte et féconde la mémoire de ces pages de notre histoire collective.

Des pages parmi les plus belles et les plus glorieuses, écrites en lettres de larmes et de sang, au nom des valeurs universelles de solidarité et d’humanité.

Oui, Danielle Casanova est vivante : ses bourreaux ont échoué à la faire disparaître, comme ils avaient échoué à la faire plier ou abjurer.

Oui, Danielle Casanova, et ses frères et sœurs de Résistance, sont là, debout, éternellement vivants, et plus que jamais présents à nos côtés.

Ils vivent dans la mémoire des rues, des places, des monuments, des écoles, des collèges, des lycées.

Ils vivent dans les poèmes d’Aragon, dans les chants des peuples en lutte contre la tyrannie, le fanatisme et l’obscurantisme.

Ils vivent dans nos paroles et dans nos rêves, dans le rire des enfants, dans le combat toujours recommencé pour la justice, pour le bonheur, et pour la paix.

Comme nous l’avions déjà fait lors de notre première rencontre, ici à Piana, comment ne pas citer une fois encore le Capitaine Alexandre, chef de la Résistance en Provence, que la Libération rendit à son vrai nom de René Char, et qui, en quelques mots, avait su définir et exalter le lien invisible qui relie les générations d’hier à celles d’aujourd’hui et de demain:

« Pour qu’un héritage soit réellement grand, il faut que la main du défunt ne se voie pas ». L’héritage de Danielle Casanova est infiniment grand.

Car même si sa main ne se voit pas, elle continuera, en ces temps de tumultes, de risques et d’incertitude, à guider chacun de nos choix.

Gilles Simeoni

 

Josiane   Chevalier, Préfète de la Corse: 

Nous sommes aujourd’hui rassemblés à Piana pour rendre hommage Danielle CASANOVA, grande figure de la résistance et aussi une grande Dame.

Danielle CASANOVA, qui fût élevée au rang d’héroïne nationale en 2009 à l’occasion du 100ème anniversaire de sa naissance est née à Ajaccio mais est originaire de ce village.

Elle s’inscrit par son action pendant la seconde Guerre Mondiale en icône majeure de la Résistance.

Elle représente toutes ces femmes qui pendant la Guerre ont refusé l’inacceptable et ont combattu en faisant preuve d’un courage et d’une abnégation extraordinaires.

Elle a été arrêtée le 15 février 1942 à Paris et a été emprisonnée d’abord à la Prison de la Santé où sa détermination impressionna ses geôliers.

Pour illustrer son courage, je voudrais citer le texte écrit par un de ses

codétenus dans cette prison, Camille Samson qui, dans son ouvrage

intitulé « Héroines d’Hier et d’Aujourd’hui : une vie, un exemple...Danielle CASANOVA » relate ainsi son passage à la prison de la Santé :

« Pour nous aider à supporter cet enfer, nous avons eu les femmes. Elles nous faisaient vis-à-vis. Le printemps à peine né, Danielle CASANOVA, de sa cellule du 4ème d’où elle pouvait observer tout le quartier des femmes, donna un signal : toutes les vitres des fenêtres des femmes volèrent en éclat. Elles pouvaient ainsi se parler, se donner des nouvelles, nous parler, chanter. Punies, battues, mises au cachot, rien n’y fit, elles s’obstinèrent et lassèrent les allemands qui renoncèrent à remplacer les vitres »

Jusqu’à sa mort, à l’âge de 34 ans à Auschwitz-Birkenau où les allemands l’ont ensuite transféré, elle aura montré un courage exceptionnel.

Militante féministe, communiste et profondément attachée à la Corse, Danielle CASANOVA est morte, le 9 mai 1943, atteinte du typhus, dans ce camp de l’horreur où étaient aussi emprisonnées 230 de ses compagnes.

En rendant aujourd’hui hommage à Danielle CASANOVA, nous rendons aussi hommage à toutes ces victimes de la barbarie nazie.

76 ans plus tard, l’humanité est encore atterrée par cet effroyable épisode de l’histoire de l’Europe. Qui nous parle de nous, qui nous parle de l’être humain dans ce qu’il a de plus sombre.

Personne ne sort indemne de l’effroyable spectacle de l’image des camps et de leur évocation. Et pourtant nous sommes tous convaincus de la nécessité de faire vivre le souvenir de cette période.

Les instants d’hommage et de recueillement comme aujourd’hui font partie des devoirs de la vie publique. Ce qu’on appelle devoir de mémoire est à la fois un hommage aux martyrs et une manière d’avertissement. Il faut inlassablement continuer de monter la garde auprès des mauvais souvenirs. Pour s’en prémunir, car le mal s’insinue volontiers dans l’oubli.

Le 20ème siècle était pourtant porteur de tous les espoirs pour l’humanité. Il fut celui du progrès technologique et du progrès social.

Mais, il fut aussi celui où le génie de l’homme s’est retourné contre lui. L’horreur a emprunté au progrès ses moyens gigantesques. La mort, dans ce programme, a pris des proportions industrielles.

En quelques mois, une partie de l’humanité a été décimée. Les uns pour être nés, les autres pour avoir agi. Tous dans le déni de la liberté.

Nous sommes aussi ici pour ne pas oublier que l’inimaginable s’est produit. Que l’impensable est hélas toujours possible.

Dans cette période difficile que nous traversons, où certains signaux alarmants un peu partout en Europe clignotent, il n’est pas inutile de se le rappeler.

Les souffrances, les frustrations entrainent parfois dans des logiques de rejet et de repli sur soi dans lesquelles prospèrent les systèmes totalitaires.

La liberté demande un entretien constant, jusque dans ses racines. Elle est fragile. Il faut éloigner d’elle tous ceux qui, sous prétexte de la protéger, voudraient l’enfermer.

Aussi, rappelons-nous aujourd’hui les combats d’hier menés par Danielle CASANOVA, cette héroïne nationale, cette héroïne insulaire pour que demain l’indicible ne soit plus possible.

Et pour conclure, comment ne pas citer le poème d’Aragon Le Musée Grévin, écrit en 1943, qui fait référence à Danielle Casanova victime du convoi du 24 janvier 1943.

« J’écris dans la chiourme énorme qui murmure.

J’écris dans l’oubliette au soir qui retentit.

Des messages frappés du poing contre les murs

Infligeant aux geôliers d’étranges démentis.

Comment voudriez-vous que je parle des fleurs ;

Et qu’il n’y ait des cris dans tout ce que j’écris.

De l’arc-en-ciel ancien je n’ai que trois couleurs

Et les airs que j’aimais vous les avez proscrits »

 

Vive la Corse / Vive la République / Vive la France

 

 

Jean-Jacques Ferrara, député de la Corse du sud a improvisé quelques mots pour honorer la mémoire de Danielle Casanova. Reprenant comme  Gilles Simeoni l'idée que Danielle et ses soeurs de résistance n'ont pas été anéanties : les bourreaux ont échoué...

 

 

Dépot de gerbes

Mairie de Piana

 

ANACR 2A

 

Amis de Danielle Casanova

Présidence de l'Assemblée de Corse

Présidence de la collectivité de Corse

 

Préfecture de Corse accompagnée par Monsieur Jean-Jacques Ferrara, député de la Corse du sud

 

Sonnerie aux morts, minute de silence

 

 

 

 

Lectures des textes et chants

 

Présentation par Isaline Amalric Choury :

 

Cette année, je serai fort brève pour laisser place aux lectures et aux chants qui évoquent les souffrances de tous les résistants qui, comme Jean Nicoli, ont été torturés et fusillés et celle des suppliciés de tous les camps de déportation.
Cette année encore, face à cette stèle qui contient des cendres d'Auschwitz, la tristesse nous gagne en pensant aux femmes martyrs du camp d'extermination de Birkenau. Danielle Casanova et ses 230 camarades ont quitté le fort de Romainville le 21janvier 1943 à destination de ce terrible camp - 181 femmes ne sont pas revenues.

Mais nous n'oublions pas la mémoire des autres femmes corses résistantes déportées auxquelles Jackie Poggioli a rendu hommage dans un documentaire: Hormis les trois figures emblématiques de Danielle Casanova, Noëlle Vincensini et dans une moindre mesure Maria de Peretti, on a découvert le courage exemplaire de Marie Ely, née Ortoli, Janine Carlo, Marie-Louise Antelme, Graziella Canazzi, Marie-Thérèse Sartini, et les soeurs Colombani. Chacune des femmes extirpées par ce documentaire de la Nuit de l’Histoire mérite incontestablement d'entrer dans un Panthéon symbolique.

Comme le dit Jackie Poggioli il est « difficile de ne pas voir en fait dans ces êtres fantomatiques, exclus de l’Histoire officielle malgré leur présence sur le terrain, des Maquis aux salles de torture pétainistes et nazis, puis aux Camps de la Mort, une spectaculaire allégorie de ces Oubliées de l’Histoire que les Femmes ont été si longtemps, dans le grand récit de la Résistance comme dans tant d’autres domaines. »
La souffrance connait peu de mots. Dans les camps, les déportés s'exprimaient pour la survie.
Les textes que nous vous présentons portent la marque du quotidien mais ils témoignent également de l'esprit de solidarité des déportés, de leur espoir, leur courage. Ils empoignent notre cœur et y laisseront un écho immédiat et durable.
La douleur est palpable et immédiate à chaque ligne. Elle l'est naturellement pour les proches des déportés mais elle est surtout la leur, la meurtrissure de toute une vie.
Aussi divers que celles et ceux qui les ont écrits, ces textes et ces chants irriguent et nourrissent notre conscience : Soyons les passeurs éveillés et vigilants de ces paroles de déportés, restons attentifs à conserver ensemble leurs traces pour préserver l'avenir face aux risques de résurgence du fascisme et de toutes formes de haine, de racisme ou d'antisémitisme qui ne sont pas des opinions mais des abjections, des dénis de notre condition d'humain.

 

Nuit et Brouillard interprété par Laurent Matteaccioli ? Et dépôt de fleurs par les enfants de l'école de Piana

 

Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés Qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants
Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent

Ils se croyaient des hommes, n'étaient plus que des nombres
Depuis longtemps leurs dés avaient été jetés
Dès que la main retombe il ne reste qu'une ombre Ils ne devaient jamais plus revoir un été

La fuite monotone et sans hâte du temps Survivre encore un jour, une heure, obstinément Combien de tours de roues, d'arrêts et de départs Qui n'en finissent pas de distiller l'espoir

Ils s'appelaient Jean-Pierre, Natacha ou Samuel Certains priaient Jésus, Jéhovah ou Vichnou D'autres ne priaient pas, mais qu'importe le ciel Ils voulaient simplement ne plus vivre à genoux

Ils n'arrivaient pas tous à la fin du voyage Ceux qui sont revenus peuvent-ils être heureux

Ils essaient d'oublier, étonnés qu'à leur âge
Les veines de leurs bras soient devenues si bleu

Les Allemands guettaient du haut des miradors La lune se taisait comme vous vous taisiez
En regardant au loin, en regardant dehors Votre chair était tendre à leurs chiens policiers

On me dit à présent que ces mots n'ont plus cours Qu'il vaut mieux ne chanter que des chansons d'amour Que le sang sèche vite en entrant dans l'histoire
Et qu'il ne sert à rien de prendre une guitare

Mais qui donc est de taille à pouvoir m'arrêter ? L'ombre s'est faite humaine, aujourd'hui c'est l'été Je twisterais les mots s'il fallait les twister
Pour qu'un jour les enfants sachent qui vous étiez

Vous étiez vingt et cent, vous étiez des milliers
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés Qui déchiriez la nuit de vos ongles battants
Vous étiez des milliers, vous étiez vingt et cent

 

L'engagement - Geneviève Anthonioz de Gaulle, lu par sa fille Isabelle Gaggini :

« Dans le camp de concentration que j’ai connu, tout était fait pour vous détruire, Himmler avait eu ce mot terrible : « jetez les dans la boue, ils seront de la boue ! » nous devions tous devenir de la boue. Que cela n’ait pas été représente un vrai dépassement de la condition humaine. Nous en sommes capables pour rester humains ; c’est bien plus fort que les SS ou toutes les démonstrations de force...ce que j’ai vu dans la suite de ma vie ne m’a pas fait changer d’idée.
Certains disent : « Vous êtes optimiste. » Je ne suis ni optimiste ni pessimiste.je tiens beaucoup au réel, et les optimistes n’ont pas souvent toutes les données du réel.

On dit à ceux qui ont vécu l’expérience des camps : « vous êtes les veilleurs dans la nuit. » Le veilleur dans la nuit guette. Il guette l’ennemi ; il guette le danger. Il guette aussi le levé du jour ; L’aube qui point, la première étoile ; tout ce qui est signe pour l’homme qui a vu naître les siens, et qui sait que des enfants vont naître. Chacun est un miracle.

Dans ce qui se produira et se produit autour de nous, nous savons le pire. Nous savons aussi le meilleur. »

 

Extraits de lettres de Jean Nicoli, lus par sa petite fille Marie-Jeanne Nicoli

Jean Nicoli a écrit à ses enfants et à ses amis de la cellule 3, le 30 août, vers trois heures du matin, juste avant que ses bourreaux » (les Chemises noires), ne viennent le chercher pour l'assassiner sauvagement. Francette, sa fille, a pieusement conservé ces lettres griffonnées à la hâte sur l'emballage d'un paquet de cigarettes « bleues ».

« A mes enfants ! Tout à l'heure je partirai. Si vous saviez comme je suis calme, presque heureux de mourir pour la Corse et pour le parti. Ne pleurez-pas, souriez-moi. Soyez fier de votre papa. Il sait que vous pouvez l'être, la tête de Maure et la fleur rouge, c'est le seul deuil que je vous demande.
Au seuil de la tombe, je vous dis que la seule idée qui, sur notre pauvre terre, me semble belle, c'est
l'idée communiste. Je meurs pour notre Corse et pour mon Parti »

« Le couloir entre la vie et l'au-delà envoie ceci aux amis de la cellule 3

Nous montrerons au procureur du roi qu'il y a des Corses qui sont encore dignes de leurs aïeux et qui sauront mourir en dignes fils de Cyrnos...
Nous espérons que notre sang vous donnera le courage de supporter toutes les tristesses de la prison et qu'il vous donnera l'espoir en des jours meilleurs que nous sentons proches, nous qui mourons.

Nous mourons heureux pour la cause que nous avons servie.
Votre souvenir à vous, amis de la cellule 3, Acquaviva, Giuntini, Franchi, Faggianelli, nous sera cher et une pensée sera pour vous. Puisse-t-elle vous porter bonheur ! »

A 7 heures 30 il était fusillé et son corps outrageusement mutilé.

 

Extraits de lettres de Danielle lus par Emmanuelle Devos ( enregistrés à Paris par Mathieu Amalric)

Mathieu Amalric : Danielle Casanova est arrêtée le 15 février 1942 par la police francaise. Elle fut enfermée à la cellule 14 du dépôt de la préfecture de police, meublée de 2 lits de fer déglingués et 2 petits bancs, avec 25 autres prisonnières. Elle parvient à faire sortir quelques lettres pour sa mère, de cette cellule , puis du Fort de Romainville. Elles sont toutes empreintes d'un extraordinaire courage, d'un élan vital irrépressible, d'une confiance lucide en l'avenir, comme en témoignent ces quelques extraits :

3 extraits de lettres écrites au dépôt de la préfecture

Emmanuelle Devos « Ma chère maman, Me voilà arrêtée. Comme toujours, ma santé et mon moral sont excellents. Mon courage et ma confiance sont très grands. Je suis fière de ma vie. Si je n’ai plus au-dessus de ma tête le soleil radieux de Corse, ni celui de l’Ile-de-France, j’ai du soleil plein le cœur ; je suis calme et solide.

- Je suis toujours au dépôt en attendant de savoir dans quelle prison je vais être transférée. Je me sens très forte, et autour de moi mes amis sont admirables de courage.. Ne pensez jamais à moi avec inquiétude. Je suis heureuse et je t’embrasse de tout mon cœur. »

- Ma chère maman, n’oublie pas de parler de moi à tous ceux que tu connais, car, à l’heure actuelle, c’est une fierté que d’être emprisonnée. Je t’ai déjà dit combien je me sentais calme et forte et je sais que tu seras toujours et dans toutes les circonstances très courageuse. »

Mathieu Amalric : 4 extraits de lettres écrites au fort de Romainville

14 septembre 1942-

Emmanuelle Devos: « Ce dont nous nous doutons, c'est que nous serons soit déportées en Allemagne, soit gardées ici comme otages. Le régime de la Santé était des plus odieux : secret, discipline de fer, ou plutôt brimades et traitements inhumains. Maï Monique et moi, nous avons fait du cachot, pas nourries de quatre jours, couchées sur le plancher, pas de couvertures ni de manteaux, et cela pendant huit jours consécutifs . Depuis que nous sommes ici, nous continuons à souffrir terriblement de la faim, et nous en sommes réduites à manger les trognons de choux jetés à la poubelle et les épluchures de pommes de terre, que j'avale difficilement et que je n'aimerai jamais. Toujours au secret, nous n'avons pas le droit de correspondre ni de recevoir de colis. J'ai beaucoup maigri, mais alors ce qui s'appelle maigri. Pas de trace en ma mémoire d'avoir jamais eu une silhouette pareille, et juste au moment ou il n’y a personne pour apprécier mon élégance ! . Je ne vous ai rien dit sur notre moral. De ce côté-là, ca va admirablement bien. Dites bien à tout le monde que les amies dont les maris ont été fusillés ont supporté avec un très grand courage cette terrible épreuve et qu'elles sont en tous points dignes de ceux qui ne sont plus. D'eux, je ne vous parle pas mais sachez seulement qu'ils sont morts en héros. Les souffrances mêmes ne nous ont en rien abattues. Notre foi et notre confiance sont très grandes. En elles, dans l'amour de notre pays et de notre Parti, nous puisons la force de résister aux dures épreuves de l'emprisonnement, et nous sommes prêtes à tout. »

26 septembre 1942:

« Nous ne sommes jamais tristes. La souffrance n'attriste pas elle donne des forces. Quand ils ont fusillé Georges, Félix, Arthur, nous avons connu la plus grande douleur qui soit. Le jour ou nous aurons nos oppresseurs, ils paieront cher tout cela. Si le ventre est creux, toujours bon pied, bon œil. Vois-tu, ils peuvent nous tuer, mais de notre vivant, ils n'arriveront jamais à nous ravir la flamme qui réchauffe nos coeurs. . Je connais la souffrance mais pas la tristesse, et je trouve la vie si grande et si belle ! Oui, les jours à venir seront durs, très durs, mais ceux qui suivront seront magnifiques !

14 janvier 1943

« A part quelques petites modifications dans le poids, dans l'allure, je suis toujours la même, pleine de vie et de courage. (...) Je suis sure que tu es très forte et que tu penses à moi avec calme et confiance. J'ai la vie que j'ai choisie et pour moi il n'y a rien de plus grand. Les misères physiques ne comptent pas. Mon coeur déborde en pensant à tous ceux que j'aime, à vous tous, à tous mes frères, à mes amis, à mon grand et petit village »

23 janvier 1943 Dernière lettre de Romainville avant le départ pour Auschwitz

« Demain, 5 heures lever, 6 heures fouille, puis départ en Allemagne. Nous sommes 231 femmes, des jeunes, des vieilles, des malades et même des infirmes. La tenue de toutes est magnifique, et notre belle Marseillaise a retenti plus d’une fois. Nous ne baisserons jamais la tête ; nous ne vivons que pour la lutte. Les temps que nous vivons sont grandioses. Je vous dis au revoir ; j’embrasse tous ceux que j’aime. N’ayez jamais le cœur serré en pensant à moi. Je suis heureuse de cette joie que donne la haute conscience de n’avoir jamais failli et de sentir dans mes veines un sang impétueux et jeune. Notre belle France sera libre et notre idéal triomphera. »

Mathieu Amalric : Danielle meurt du typhus le 9 mai 1943. Si dans ses derniers moments elle ne disait plus que
« maman ! » elle avait pu avant son délire formuler un message à Marie-Claude Vaillant-Couturier : «Tu diras à mes amis que moi aussi je meurs pour la France, comme Politzer et Cadrat. Tu diras à maman d'être courageuse...D'autres continueront »

 

Lella n° 31655 par Rosana Cesari et Jean Mattei- Alte Voce Vincentella PERINI detta Danielle CASANOVA. Hortense era lu so nome di resistente

Nativa di Cursichella
Si chjamava Vincentella

Piena di vita è rumurosa Induvemule’ è schirzosa Da lu Vistale a Ficaghjola Ne era la fiera figliola

Bruna, bella ghjuvanotta vulendu sempre aiutà tutti li poveri è li famiti
i senza nuda, i mal vistuti Tremèndu core, di gran spartèra

Sempre a so casa, aparta’ era

Lella, nun ci scurdemu, Di to fatti, generòsi, Lella, noi cantemu,
Li to atti, tanti preziosi,

Per i criaturi Spagnoli Ricoltendu làtte a paghjolli

povari ciucci, abbisistati, Tanti urfanelli, cundannati
cu le so donne, le militante, funu salvati, puru’ à millante,

stata di e prime resistènte in ogni colpi era prisente

vulinterosa, cu divuzione

investita’in tutt’occasione, Per appincità, tanti dulori

Per allighjerà, li gran malori

Lella, nun ci scurdemu, di to fatti, numarosi, Lella, noi cantemu,
Li to atti, curaghjosi,

di ferraghju in quaranta dui, ammanugliendu dui Ebrei
di a pulizzaccia, propiu francesa, ne fu pigliàta, e tant’ offèsa

In lu campu d’Auschwitz-Birkenau, Lella, fu subitu mandata, E cui per sempre, u tifu maledettu, a sa purtàta.

La fin du voyage de Greet Van Amstel, militante anti fasciste revenue d'Auschwitz , lu par Lyla Bidegaray - collège Arthur Giovoni

Fin du voyage
Les portes à glissières s'ouvrent
La lumière inonde l'intérieur...
Le monde des ténèbres nous engloutit. Monde rongé
Boue et ordure.

Ici règne la peur
Le cœur bat fiévreusement Les yeux cherchent les yeux Nous le sentons
C'est la fin...

Ici règne le robot
A coups de fouet et de matraque Exécuteur de sentences contre les millions de déportés de l'Europe occupée...
Un monde s'écroule.

Déshabillez vous
Jetez en tas ces derniers restes d'un lointain passé ! Tête rasée
Tatouages sur le bras !
Nous n'avons plus de noms
Nous sommes des numéros.

Où jetait-on des miettes aux mouettes sur un canal ? Où voyait-on des fleurs au rebord des fenêtres ?

Brindilles sur l'eau...

 

Le chant des Marais interprété par Laurent Matteaccioli

Loin vers l'infini s'étendent

De grands prés marécageux


Et là-bas nul oiseau ne chante

Sur les arbres secs et creux


Ô terre de détresse
 Où nous devons sans cesse
 Piocher, piocher.

Dans ce camp morne et sauvage
 Entouré de murs de fer


Il nous semble vivre en cage
 Au milieu d'un grand désert.

Ô terre de détresse
 Où nous devons sans cesse
 Piocher, piocher.

Bruit des pas et bruit des armes Sentinelles jours et nuits

Et du sang, et des cris, des larmes La mort pour celui qui fuit.

Ô terre de détresse Où nous devons sans cesse Piocher, piocher.

Mais un jour dans notre vie
Le printemps refleurira.

Liberté, liberté chérie
Je dirai : « Tu es à moi. »

Ô terre enfin libre Où nous pourrons revivre,
Aimer, aime

Témoignage au procès de Nuremberg par Marie-Claude Vaillant Couturier, lu par Thierry de Peretti - enregistré à Paris par Mathieu Amalric

A 3 heures et demie du matin, les hurlements des surveillantes nous réveillaient, et, à coups de gourdin, on était chassé de son grabat pour partir à l'appel. Rien au monde ne pouvait dispenser de l'appel, même les mourantes devaient y être traînées. Là, nous restions en rangs par cinq jusqu'à ce que le jour se lève, c'est-à-dire 7 ou 8 heures du matin en hiver, et lorsqu'il avait du brouillard, quelquefois, jusqu'à midi. Pour l'appel, on était mis en rangs, par cinq, puis nous attendions jusqu'au jour que les Aufseherinnen, c'est-à-dire les surveillantes allemandes en uniforme, viennent nous compter.

Elles avaient des gourdins et elles distribuaient, au petit bonheur la chance, comme ca tombait, durant l'appel. Nous avons une compagne, Germaine Renaud, institutrice à Azay-le-Rideau en France, qui a eu le crâne fendu devant mes yeux par un coup de gourdin, durant l'appel (...). Il m'est même arrivé de voir une femme déchirée et mourir sous mes yeux, alors que le SS Tauber excitait son chien contre elle et ricanait à ce spectacle.

Il y a eu le 5 février 1943 ce qu'on appelait un appel général.'

A 3 heures et demie, tout le camp a été réveillé et envoyé dans la plaine, alors que d'habitude l'appel se faisait à 3 heures et demie, mais à l'intérieur du camp. Nous sommes restées dans cette plaine, devant le camp, jusqu'à 5 heures du soir, sous la neige, sans recevoir de nourriture, puis, lorsque le signal a été donné, nous devions passer la porte une à une, et l'on donnait un coup de gourdin dans le dos à chaque détenue, en passant, pour la faire courir. Celle qui ne pouvait pas courir, parce qu'elle était trop vieille ou trop malade, était happée par un crochet et conduite au bloc 25, le bloc d'attente pour les gaz (...). Lorsque toutes les détenues furent entrées dans le camp, une colonne, dont je faisais partie, a été formée pour aller relever dans la plaine les mortes qui jonchaient le sol comme sur un champ de bataille. Nous avons transporté dans la cour du bloc 25 les mortes et les mourantes, sans faire de distinction; elles sont restées entassées ainsi (...).

Un jour, une de nos camarades, Annette Epaux, une belle jeune femme de trente ans, passant devant le bloc, eut pitié de ces femmes qui criaient du matin au soir, dans toutes les langues: 'A boire, à boire, à boire, de l'eau!'. Elle est entrée dans notre bloc chercher un peu de tisane mais, au moment où elle la passait par le grillage de la fenêtre, la Aufseherin l'a vue, l'a prise par le collet et l'a jetée au bloc 25.

Toute ma vie, je me souviendrai d'Annette Epaux. Deux jours après, montée sur le camion qui se dirigeait à la chambre à gaz, elle tenait contre elle une autre Francaise, la vieille Line Porcher, et au moment où le camion s'est ébranlé, elle nous a crié: 'Pensez à mon petit garcon, si vous rentrez en France.' Puis elles se sont mises à chanter 'la Marseillaise'.

Dans le bloc 25, dans la cour, on voyait les rats, gros comme des chats, courir et ronger les cadavres et même s'attaquer aux mourantes, qui n'avaient plus la force de s'en débarrasser (...).'

 

Le Chant des partisans, version corse interprété par Rosana Cesari et Jean Mattei- Alte Voce  et repris en choeur par les participants

Amicu un' senti i curbacci in la piegghja arrabiati
Amicu un' senti lagna i paesi incadenati

Aio, patriotti di campagna o di citta chj ghje l'ora
Sta sera un' dubita chi u nemicu l'avemu da lampa fora

Ogn'unu he cusciente oramai di l'improntu di a mossa
Amicu s'e tu caschi venera un'altr'omu a la riscossa

Dumane sicchera u to sangue sott' a le so botte Cantate o'fratelli chi ci sente a liberta sta notte

C'est nous qui scions les barreaux des prisons pour nos frères
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère

Il y a des pays où les gens aux creux des lits font des rêves.
Ici, nous, vois-tu, nous, on marche et nous, on tue... nous, on crève...

Ici, chacun sait ce qu’il veut, ce qu’il fait, quand il passe.
Ami, si tu tombes, un ami sort de l’ombre à ta place.

Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes.
Chantez compagnons, dans la nuit la liberté nous écoute...

Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu’on enchaîne
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines Oh oh oh ohohoh....

 

Le Musée Grévin, Louis Aragon(1943) lu par Hippolyte Girardot, enregistré à Paris par Mathieu Amalric:

Mathieu Amalric : Aragon est le premier poète francais pendant la guerre à faire entrer Auschwitz dans un poème. Au cœur de l’année 1943, alors que la France est militairement défaite par les Allemands et qu’une victoire francaise semble à tout jamais impossible, Louis Aragon trouve la force de crier sa colère, d’appeler à la vengeance et au sursaut patriotique libérateur. C’est d’ailleurs sous le pseudonyme fort révélateur de Francois-la-Colère qu’il publie clandestinement, aux Editions de Minuit, un long poème intitulé Le Musée Grévin. Il s’en prend directement aux traîtres à la nation et aux instigateurs du régime de Vichy (dont il cite clairement les noms), espérant peut-être reléguer au « musée Grévin » ces personnages sans âmes, les fantômes futurs de nos nuits de cauchemar. Il fustige la violence des occupants et de leurs complices qui n’en finissent pas de torturer et de provoquer la souffrance. Le poète rapproche Auschwitz de la Passion du Christ

Hippolyte Girardot

J’écris dans un pays dévasté par la peste

Qui semble un cauchemar attardé de Goya

Où les chiens n’ont d’espoir que la manne céleste
 Et des squelettes blancs cultivent le soya


J’écris dans ce pays où l’on parque les hommes
 Dans l’ordure et la soif le silence et la faim

Où la mère se voit arracher son fils comme


Si Hérode régnait quand Laval est dauphin


J’écris dans ce pays tandis que la police

A toute heure de nuit entre dans les maisons
 Que les inquisiteurs enfoncant leurs éclisses
 Dans les membres brisés guettent les trahisons

J’écris dans cette nuit profonde et criminelle
 Où j’entends respirer les soldats étrangers

Et les trains s’étrangler au loin dans les tunnels
 Dont Dieu sait si jamais ils pourront déplonger

Auschwitz ! Auschwitz ! Ô syllabes sanglantes !
 Ici l'on vit, ici l'on meurt à petit feu.

On appelle cela l'extermination lente.

Une part de nos cœurs y périt peu à peu


Limites de la faim, limites de la force 

Ni le Christ n'a connu ce terrible chemin
 Ni cet interminable et déchirant divorce
 De l'âme humaine avec l'univers inhumain...

Puisque je ne pourrais ici tous les redire

Ces cent noms, doux aux fils, aux frères, aux maris,
 C'est vous que je salue, en disant en cette heure la pire,
 Marie-Claude, en disant : Je vous salue Marie.


Hélas les terribles semailles

Ensanglantent ce long été

Cela dure trop écoutez

On dit que Danielle et Mai........



Les mots sont nuls et peu touchants.

Mai et Danielle...Y puis-je croire ?

Comment achever cette histoire ?

Qui coupe le cœur et le chant ?


Je vous salue Marie de France aux cents visages
 Et celles parmi vous qui portent à jamais

La gloire inexpiable aux assassins d'otages
 Seulement de survivre à ceux qu'elles aimaient

Initiation - extrait du chapitre 3 Si c'est un homme – Primo Levi , lu par Basma Hassudi et Nadia Barbier - collège Arthur Giovoni

 

Au bout d'une semaine de captivité, le sens de la propreté m'a complètement abandonné... Mais Stenlauf me rabroue. Il entreprend de me donner une lecon : c'est justement parce que le Laser est une monstrueuse machine à fabriquer des bêtes, que nous ne devons pas devenir des bêtes ; nous devons vouloir survivre pour raconter, pour témoigner. Et pour vivre il est important de sauver au moins l'ossature, la charpente, la forme de la civilisation. Nous sommes des esclaves, certes, privés de tout droit, en butte à toutes les humiliations, voués à une mort presque certaine, mais il nous reste encore une ressource et nous devons la défendre avec acharnement parce que c'est la dernière : refuser notre consentement . Aussi est-ce pour nous un devoir envers nous mêmes que de nous laver le visage sans savon, dans de l'eau sale et de nous essuyer avec notre veste.Un devoir de nous tenir droits et de ne pas trainer nos sabots, non pas pour rendre hommage à la discipline prussienne, mais pour rester vivants, pour ne pas commencer à mourir.

 

« O vous qui savez... »
Extrait de Auschwitz et après, "Aucun de nous ne reviendra"écrit par Charlotte Delbo, lu par Laura Bourgaut -collège Arthur Giovoni

O vous qui savez
Saviez vous que la faim fait briller les yeux

que la soif les ternit

O vous qui savez

Saviez vous qu'on peut voir sa mère morte

et rester sans larmes

O vous qui savez
saviez vous que le matin on  veut mourir

que le soir on a peur

O vous qui savez

saviez vous qu'un jour est plus qu'une année

une minute plus u'une vie

O vous qui savez
saviez-vous que les jambes sont plus vulnérables que les yeux

les nerfs plus durs que les os

le cœur plus solide que l'acier
saviez-vous que les pierres du chemin ne pleurent pas

qu'il n'y a qu'un mot pour l'épouvante

qu'un mot pour l'angoisse
saviez-vous que la souffrance n'a pas de limite

l'horreur pas de frontière Le saviez-vous

vous qui savez

 

Terra d’asilu par Rosana Cesari et Jean Mattei- Alte Voce

Vogliu parlà à lu passente

D’una terra di libertà

Chi d’u passatu à lu prisente

ghjè terra d’uspitalità

sempre sempr’ella hè stata

per tant’ aghjenti fughjiticci

un veru locu di grand’accolta

per li populi scapaticci

O la mio CURSICHELLA

CORSICA d’amore Ospitalliera

è bella terra di splendore

hà succuràtu in lu scappechju

quantu etnie abbambanate

à tutt’ ella dattu rifughju

è le so libertà salvate

da l’Ebreu à lu Russianu

da tanti Grechi spaventati

da lu Spagnolu à l’Armenianu

à li Taliani spanticati

O la mio CURSICHELLA

CORSICA d’amore accuglienta

è bella terra di splendore

ma o frusteru n’un ti sbaglià

si t‘un ti sai addatà
ella ti po tuttu ripiglià

cio ch’ella t’hà sappiutu dà

ghjè ella, sola Capi-machja

mai nimu n’hà pulsuta fà

nisunu à pudera scambia

maestra hè per l’eternità

O la mio CURSICHELLA

CORSICA d’amore 

zergosa è ribella
terra di splendore

 

L'indomita donna écrit par Rinatu Coti, lu par Marianna Nativi (Locu Teatrale)

 

Marianna Nativi : Mà, sè vinuta à circammi... Ancu pà vena in vinochji, di suicura, ti sè incaminata... O mà, hè un mondu à l'arrinvesciu. Una sucità duminata da l'immuralità, l'injughjustizia, u tarrori...O mà... (mère, tu es venue me chercher ... même à genoux , bien sûr, tu as pris la route .... 0 mère, c’est un monde à l’envers . Une société dominée par l’immoralité , l’injustice, la terreur.....0 mère....)

Isaline Amalric Choury :
...
et Madame Hyacinthe Périni, accompagnée du colonel Manhes, représentant du général de Gaulle en zon occupée, est partie chercher des traces de sa fille Danielle à Birkenau. A son retour elle écrivit:
« Quand je pense à ma fille Danielle, ce ne sont pas ses souffrances physiques que j'évoque, elle les dominait avec son courage et sa foi; mais combien son cœur a du se contracter!
«mon cœur est un cimetière» a-t-elle laissé échapper quand toute ses compagnes mouraient quelques fois même dans ses bras.
J'ai été à Auschwitz, j'ai vu des monceaux de cheveux humains, j'ai vu des petits souliers vides d'enfants, j'ai vu les poteaux d'exécution, les fours crématoires, j'ai vu les planches où s'entassaient dans la vermine les femmes héroiques et où elles mouraient. J'ai vu la planche où mourut ma grande fille, et si dans ses derniers moments elle ne disait plus que
maman! Elle avait pu avant son délire formuler un message: tu diras à mes amis que moi aussi je meurs pour la France, tu diras à maman d'être courageuse, d'autres continueront...»

Marianna Nativi :

Se lever et parler,
déshabillées, tondues, tatouées,

Pleurer devant un mur nu?
Gratter le vernis de l'oubli?
Chanter des hymnes antiques?
Cela ne sert à rien, absolument à rien

Voyager dans des wagons

d'immenses trains répertoriés

sinistres chemin de la transhumance

inimaginable, impensable destruction programmée

Et où sont aujourd'hui les corps disparus?
Les ossements effrités?

Les cendres dispersées?

Elles regardèrent leurs pauvres corps

Elles se regardèrent l'une l'autre

L'enfer semblait tellement étrange.

chacune était chacune pour l'autre

et chacune était une autre elle-même.

mémoire de l'une, chute première obscurité,

senteur forte terre des ancêtres, ciste fleuri,

un irrépressible cri s'était noué,

Elle n'appelait jamais pour elle.

Elle ne le fit que pour les autres.

C'était un défi humain,
sa manière de dresser l'étendard.

Elle donna la couleur de ses yeux

Elle donna le son de sa voix
qui avait chanté les comptines pour conjurer les maléfices.

sa voix qui avait résonné
sous le châtaignier et l'olivier.

Sa voix qui avait répété les mots de

la langue qu'elle avait apprise.

Sa joie
pour une humanité meilleure

Sa joie
Elle avait tellement aimé

qu'elle avait tellement donné.

Elle avait toujours tant donné cette vivante petite fille.

Déshabillées, tondues, tatouées, elles étaient.

 

-« Ce cœur qui haïssait la guerre...» Robert Desnos, 1943 lu par Mathieu Amalric (enregistré à Paris)

Ce cœur qui haissait la guerre voilà qu’il bat pour le combat et la bataille !
Ce cœur qui ne battait qu’au rythme des marées, à celui des saisons, à celui des heures du jour et de la nuit, Voilà qu’il se gonfle et qu’il envoie dans les veines un sang brûlant de salpêtre et de haine.
Et qu’il mène un tel bruit dans la cervelle que les oreilles en sifflent,
Et qu’il n’est pas possible que ce bruit ne se répande pas dans la ville et la campagne,
Comme le son d’une cloche appelant à l’émeute et au combat.
Ecoutez, je l’entends qui me revient renvoyé par les échos.
Mais non, c’est le bruit d’autres cœurs, de millions d’autres cœurs battant comme le mien à travers la France. Ils battent au même rythme pour la même besogne tous ces cœurs,
Leur bruit est celui de la mer à l’assaut des falaises
Et tout ce sang porte dans des millions de cervelles un même mot d’ordre :
Révolte contre Hitler et mort à ses partisans !
Pourtant ce cœur haissait la guerre et battait au rythme des saisons,
Mais un seul mot : Liberté a suffi à réveiller les vieilles colères
Et des millions de Francais se préparent dans l’ombre à la besogne que l’aube proche leur imposera.
Car ces cœurs qui haissaient la guerre battaient pour la liberté au rythme même des saisons et des marées,
du jour et de la nuit.

 

Bella ciao repris en choeur par les participants

 

Una mattina mi son svegliata
O bella ciao, o bella ciao, o bella ciao ciao ciao Una mattina mi son svegliata

Eo ho trovato l'invasor

O partigiano porta mi via
O bella ciao, o bella ciao, o bella ciao ciao ciao O partigiano porta mi via

Che mi sento di morir

E se io muoio da partigiano
O bella ciao, o bella ciao, o bella ciao ciao ciao E se io muoio da partigiano

Tu mi devi seppellir

Mi seppellirai lassu in montagna
O bella ciao, o bella ciao, o bella ciao ciao ciao Mi seppellirai lassu in montagna

Sotto l'ombra di un bel fior

Cosi le genti che passeranno
O bella ciao, o bella ciao, o bella ciao ciao ciao Cosi le genti che passeranno

Mi diranno che bel fior

E questo é il fiore del partigiano
O bella ciao, o bella ciao, o bella ciao ciao ciao E questo é il fiore del partigiano
Morto per la libertà

 

Dio vi salve regina interprété par Rosana Cesari et Jean Mattei- Alte Voce et repris en choeur par les participants

Dio vi salvi Regina

E madre universale

Per cui favor si sale

Al paradiso

Voi siete gioia e riso

Di tutti scunsulati

Di tutti i tribulatti

Unica speme

Voi da nemici nostri

A noi date vittoria
E poi l'eterna gloria

In paradiso

Dieu vous garde reine
Et mère universelle
Dont la faveur fait gagner Le paradis

Vous êtes joie et sourire

Pour tous les malheureux

Pour tous les inconsolables

Unique espoir

Sur nos ennemis

Donnez-nous la victoire

Et puis la gloire éternelle

Au paradis

Remerciements

A Monsieur Laurent Bourgaut, principal adjoint du collège Arthur Giovoni et les enseignants qui ont amené en car d'Ajaccio les jeunes du conseil des élèves du collège.

Aux pompiers de Piana, aux gendarmes et au porte drapeau de l'ANACR2A

A Cathy Pagnini qui a conduit les enfants de l'école de Piana

et qui s'en est occupé pendant toute la cérémonie

 

 

PRESSE