73° Anniversaire
73° anniversaire de la libération de la Corse
9 septembre-4 octobre 1943
A Bastia le 25 novembre 2016
Invitation
Art et Culture / Arte è Cultura
Inauguration de l'exposition "Tous Bandits d'Honneur"
La résistance corse a été servie par la qualité de ses hommes, par le caractère indomptable de ses combattants.
Vendredi 25 novembre à 17h00 au théâtre municipal de Bastia, rue Favalelli
Une exposition organisée par les Amis de Danielle Casanova
Présidée par Madame Almaric CHOURY
Pour le 73e anniversaire de la libération de la Corse, une exposition en deux partie : In memoriam, hommages aux patriotes disparus et en seconde partie : Annibal, mettant l’accent sur la détermination de la résistance insulaire.
Exposition du 25 novembre au 2 décembre de 9h à 12h et de 14h à 19h.
Entrée libre
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Redacteur en chef Bernard Mosca
Pour voir la vidéo cliquer ici
http://www.acorsicatv.com/Tous-Bandits-d-Honneur-L-exposition-au-theatre-de-Bastia_v871.html
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Discours d'Isaline Amalric-Choury
Monsieur le Maire de Bastia, Mesdames et Messieurs les élus, Mesdames et Messieurs les représentants des autorités civiles et militaires, et des associations, Mesdames, Messieurs. Le 4 octobre dernier votre ville a commémoré le 73eme anniversaire de la libération de la Corse. J'ai aujourd'hui l'honneur de vous présenter, ici dans ce beau théâtre de Bastia, après Piana, Ajaccio, Aullène, Hyères, Marseille et Montpellier, mon exposition Tous Bandits d'Honneur !
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La première partie s'intitule In Mémoriam-Aux Morts ! Et In Memoriam Aux Héros !
Pourquoi ce devoir de mémoire ? Depuis la fin de la guerre, seuls quelques grands noms étaient honorés, nous avons souhaité compléter ces hommages, en entretenant la mémoire de tous les héros méconnus, chacun à sa juste place, comme l'a fait Maurice Choury dans son livre « Tous bandits d'honneur ! ». La résistance corse a eu en effet un caractère de masse qui a permis de faire face à une occupation très importante : 80000 Italiens et 12000 Allemands occupaient la Corse, ce qui représenterait 10 millions d'occupants pour la France métropolitaine. Le Front national regroupait 11700 hommes armés qui ont mené une véritable guérilla et ont su créé un climat favorable à l'insurrection.
C'est ici, à Bastia qu'est né le premier sursaut de résistance en réponse aux prétentions annexionnistes de Mussolini. Le 4 décembre 1938, les Bastiais se rassemblent autour de leurs monuments aux morts pour la prestation d’un serment solennel : « Face au monde, de toute notre âme, sur nos gloires, sur nos tombes et sur nos berceaux, nous jurons de vivre et de mourir Français »
Le 8 aout 1942, Mussolini revendique à nouveau la Corse. Et Le 11 novembre, alors que les Allemands ont envahi la zone libre, l'occupation militaire italienne de la Corse commence. Fin 42, à l'heure même où la flotte se saborde à Toulon pour échapper au déshonneur, à l'heure où sombre avec elle l'espoir d'une lutte militaire régulière, en Corse dans chaque petit village, le paysan, le berger, l'instituteur prennent en main les destins de la patrie. La presse clandestine lance des appels à la résistance et des centaines de jeunes gens se groupent dans le Front patriotique de la jeunesse pour former les noyaux les plus intrépides des maquis . Les femmes assurent le guet, sont agents de liaison, nourrissent et cachent les partisans et transportent des armes. Des benjamins de 14 à 17 ans ont risqué leurs vies, lorsqu' ils ne l'ont pas perdue , pour nous donner la liberté. Nous rendons hommage également à nos frères marocains, aux goumiers, spahis, Italiens et à tous ceux qui, avec les troupes françaises soutenaient les patriotes corses dans leur combat libérateur.
La deuxième partie intitulée Maurice Choury, alias Annibal a un objectif double : Faire connaître l'antériorité de la libération de la Corse et analyser la spécificité de la Résistance corse pour expliquer cette antériorité. « La Corse a la fortune et l'honneur d'être le premier morceau libéré de la France » proclamait le Général de Gaulle le 8 octobre 1943, place du Diamant à Ajaccio ; Cet honneur, cette précocité, elle les doit surtout à la détermination de la Résistance insulaire. L'exposition présente la montée en force de cette résistance, la préparation de l'insurrection, son déroulement et ses conséquences sur la libération de l'ile. Elle met en relief la spécificité de la résistance corse dans sa dimension politique, militaire et stratégique mais également dans le poids de l'identité régionale avec ses traits traditionnels et la géographie de l'île.
- Cette spécificité réside tout d'abord dans l' organisation politique : Alors que dans les autres départements la résistance est divisée, en Corse le Front national a su regrouper tous les réseaux de résistants et se doter d'une organisation pyramidale remarquable. Dès lors, et en parallèle avec l'évolution de la situation politique et militaire en Italie, le processus de préparation à une insurrection se développe. A Porri vingt-cinq militants communistes venus de toutes les régions de l'île se réunissent et prennent entre autres les résolutions suivantes : affaiblir l’occupant en démoralisant la troupe, en la dissociant des chefs fascistes et de l’Allemagne hitlérienne- créer les conditions de la lutte de masse armée contre l’occupant.
- Contrairement aux autres départements, la résistance corse a disposé d'armes et de matériel en provenance d'Alger : Entre février et juillet 43 le sous marin Casabianca a débarqué armes et munitions. Soixante zones de parachutages ont permis l'envoi de matériel militaire. Nombreux furent les patriotes qui ont risqué leur vie pour le transporter en lieu sûr. Grace à leur courage et à leur efficacité sur 110 tonnes d'armes une seule tonne fut perdue.
-Le poids des dimensions locales a également joué un rôle déterminant dans l’apparition du sentiment résistant au sein de l’opinion :
Le caractère insulaire, rebelle aux envahisseurs prédisposait les Corses à entrer dans la résistance : Comme l'a dit Napoléon : « Mai i Rumani ùn cumpraiani i schiavi corsi. A sapiani ch'ùn si ni pudia vincia nunda, chì era impussibuli di mettali in servitù ». Cependant, victime de sa position géographique , l'île a longtemps été contrainte malgré sa pugnacité d'abandonner ses rivages aux envahisseurs. Elle s'est forgé ainsi dans l'adversité un tempérament aussi solide que le granit dont elle est issue.
- Les résistants ont su également exploiter le terrain favorable que leur offrait la géographie de l'île : des petits hameaux difficilement accessibles pour les occupants où ils trouvaient le soutien de la majorité de la population ; des bergeries isolées dans le maquis ou dans la montagne qui leur servaient de relais; et des grottes telles celle de Porri qui abritaient réunions et imprimeries clandestines. "La presse clandestine du Front national est animée par le journaliste Maurice Choury. » rapporte Hélène Chaubin. Communication et propagande furent des armes fondamentales pour recruter des résistants au sein du Front National.
-L'île coupée du continent n'est pas ravitaillée. En juin 43, 12 000 Allemands se sont joints à l'occupation italienne. Avec un occupant pour deux habitants valides, on réquisitionne, jusque dans le moindre village, des maisons et une partie du ravitaillement alors qu'il est déjà insuffisant pour nourrir les Corses. Dans ses tracts et journeaux clandestins, le Front national fustige le comportement des forces d'occupation et appelle à la révolte.
-En encadrant les jeunes réfractaires au STO, le Front national a su exploiter le rôle particulier que joue la notion élargie de la parentèle en Corse : Un article intitulé “aidons les ” incite les jeunes à refuser le départ au STO et à rejoindre le maquis. Ainsi, chaque jeune gagné amène une famille entière à aider la résistance.
Enfin la résistance corse a opté pour une stratégie d'alliance avec l'ex-occupant italien: L' abdiquation de Mussolini le 25 juillet 43 est interprétée comme une opportunité de déclencher une insurrection à la fois par la direction corse du Parti communiste et par Maurice Choury membre du CD , alors qu'Alger veut temporiser. Maurice Choury a eu un rôle décisif de catalyseur en demandant au CD, fin juillet puis le 24 aout, de se réunir pour statuer sur ses propositions : adopter une stratégie d'alliance avec les antifascistes italiens et opter pour un déclenchement de l'insurrection en cas de capitulation italienne quelque soit l'attitude d'Alger (panneaux 9 et 11). Selon Hélène Chaubin, il fut « l'infatigable artisan qui marqua de sa clairvoyance et de son extraordinaire énergie la libération de l'île... c'est sans ordre d'Alger et sans directives nationales, que le Comité départemental du FN adopte le 26 aout la proposition soutenue par Maurice Choury. Maillot est très hostile à l'alliance avec des Italiens et Colonna d'Istria défend la position attentiste d'Alger.».
Le 8 septembre 1943 alors qu'Arthur Giovoni vient d'embarquer pour Alger, afin de rencontrer le général Giraud Ajaccio apprend la nouvelle de la capitulation italienne. A 19 h 30, des groupes de combattants sont rassemblés devant la mairie et marchent sur la préfecture. À leur tête, Maurice Choury expose au préfet, qui ne veut rien entendre, les vues du Front national, puis, accroché aux grilles de la préfecture, appelle à une manifestation pour le lendemain à 10 heures. Dans la nuit il rédige l'ordre d'insurrection qu'il fait immédiatement parvenir dans l'arrondissement d'Ajaccio, à Bastia, Sartène et Corte ainsi que les arrêtes préfectoraux rattachant la Corse à la France libre.
Le 9 septembre à 10H, avant d'entrer à la préfecture pour procéder à la destitution du préfet de Vichy, au nom du Comité départemental du Front National, Maurice Choury proclame le ralliement de la Corse à la France libre et lance l'ordre d'attaque contre les Allemands. Dans le même temps, en Corse du nord l'ordre d'attaque contre les forces allemandes est lancé par Colonna d'Istria
Dès son arrivée en Corse, le 6 octobre 1943 : le Général de Gaulle reçoit Arthur Giovoni, Henry Maillot et Maurice Choury et les félicite : « Vous savez que je ne suis pas expansif… Laissez moi vous dire que ce que vous avez fait est beau ».
- Mais le 9 septembre, la 90e Panzer, appelée d'urgence en Italie où les Alliés débarquent, arrive à Bonifacio où les Chemises noires font d'emblée cause commune avec les Allemands, tandis qu'à Bastia, les troupes du colonel Cagnoni s'opposent vigoureusement au contrôle du port par les S.S. Du Sud au Nord, les combats font rage. Partout où se présente l'Allemand, les routes sont coupées et les barrages défendus âprement par les patriotes, parfois secondés par des Italiens du régiment du Colonel Giani Canioni. A la préfecture d'Ajaccio, Roger Doudon parvient à entrer en contact avec Alger qui promet l'arrivée de renforts « dans les quarante-huit heures ». De Bastia, Colonna d'Istria informe de son côté Giraud par radio : « Ajaccio s'est soulevé... Les insurgés en sont maîtres. Les Italiens ne résistent pas. On se bat à Bastia. La Corse demande l'aide de l'armée. »
- Le bataillon de choc entrera au contact de l’ennemi, à partir du 20 septembre à Sotta, du 21 à Conca, du 22 dans la plaine d’Aleria, du 28 en Casinca...La Corse est enfin libre le 4 octobre
Cette libération est à l'honneur de notre île : Fin 1943, la Corse libérée devient une base pour la poursuite des opérations en Italie, puis pour le débarquement en Provence en aout 44
Cet hommage rendu au courage des résistants reste d'actualité :
Les Corses, l'histoire nous l 'a montré, ont un tempérament fougueux ; ils sont capables du meilleur comme du pire. Il nous faut rappeler à la jeunesse de notre île qui sont leurs véritables héros. Il nous faut leur rappeler que les Corses n'étaient pas xénophobes : seule notre île a refusé d’obéir et d' appliquer les lois vichystes obligeant la déportation de juifs.
Aujourd'hui, nous devons poursuivre sans relâche la lutte contre la résurgence du racisme, engendré par les propos haineux qui déferlent sur les réseaux sociaux et pervertissent notre jeunesse. Dans les années d'après guerre le souvenir de la déportation était encore brulant dans les esprits et personne à l'époque n'aurait osé tenir publiquement des propos racistes.
Et pourtant 50 ans après la deuxième guerre mondiale, 50 ans après les années fascistes et l'horreur de la déportation, Arthur Giovoni a du lancer ce message : « En ce jour où refleurissent un peu partout en Europe des germes de fascisme et de racisme, j'adresse un message à la jeunesse : Veillez à ce que jamais nous n’ayons à revivre ce que ces résistants et ces déportés ont vécu ».
Il n'a malheureusement pas été entendu et nous sommes nombreux à avoir ressenti une terrible honte au matin du 26 décembre dernier en mesurant la gravité de ce qui s'est passé aux jardins de l'Empereur.
Quant au climat qui a fait suite aux récents événement de Sisco, nous espérons que l'appel au calme de Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni sera entendu : « Ces événements et le contexte d'ensemble dans lequel ils s'inscrivent suscitent partout en Corse, et particulièrement dans la région bastiaise, une tension importante. Celle-ci ne doit en aucun cas rejaillir sur l'ensemble de la population originaire du Maghreb, dont la très grande majorité respecte nos valeurs. fin de citation.
Après avoir rappelé le courage et l'esprit de sacrifice de tous nos héros, il ne nous reste qu'à espérer que les nouveaux pouvoirs qui seront en place en 2017 ne détricoteront pas tous les acquis sociaux mis en place par le Conseil national de la résistance et que la Corse et la France garderont la réputation de terres de liberté, loin de toute xénophobie et terres d'accueil pour les réfugiés qui, fuyant guerre et bombardements, nous demandent asile .
Vi ringraziu tutti
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A Ajaccio du 6 au 18 septembre 2016
Dans le cadre de la commémoration de la Libération de la Corse, la Collectivité territoriale de Corse accueille l’exposition « Tous bandits d’honneur ! - In Memoriam », dans le salon d’honneur de l’Hôtel de la Collectivité territoriale de Corse, à Aiacciu entre le 6 au 18 septembre 2016.
Hommage aux résistants Corses. Leurs sacrifices continuent d'éclairer notre chemin.
Le 6 septembre, à 17 h30 interventions d'Isaline Amalric, de Jean-Guy Talamoni et de Gilles Simeoni devant les élus de l'Assemblée de Corse
Allocution d'Isaline Amalric
Vendredi 9 septembre 2016, à 14h00,
en présence du Président du Conseil exécutif de Corse et du Président de l’Assemblée de Corse.
A cette occasion, trois chanteurs corses interpréteront A Capella le chant des partisans et l’hymne corse. Une dizaine d’élèves ont participé à cette commémoration et procédé à la lecture de textes sur la Résistance et l’insurrection et la Libération.
Allocution de Jean-Guy Talamoni en ligne sur face book
Jean-Guy Talamoni 9 septembre, 11:10 · Ajaccio ·
https://www.facebook.com/jgtalamoni/?fref=nf
Jusqu'au 18 septembre, nous avons l'honneur d'accueillir l'exposition "Tous bandits d'honneur". Elle rend hommage aux héros de la Résistance, à ceux qui ont pris des risques pour la liberté et à ceux qui ont donné leur vie pour que la démocratie, à laquelle nous sommes tous viscéralement attachés, puisse s’exprimer.
Nous avons souhaité que cette exposition soit ouverte au grand public et particulièrement aux jeunes, d’abord le 9 septembre à l’occasion de la cérémonie de commémoration de la libération de la Corse, puis les 17 et 18 septembre pour les Journées du Patrimoine.
Il est dans nos prérogatives d’élus, nous semble-t-il, de multiplier les actions en direction de notre jeunesse, actions qui doivent lui donner le meilleur accès à la connaissance.
La connaissance, conjuguée à l’esprit critique, produit un bien très précieux : la pensée critique. Celle-ci met les individus et les communautés à l’abri du sectarisme et du repli sur soi.
Alors, par-delà l’inauguration de ce jour, convenons ensemble que la plus belle façon de rendre hommage à tous ces combattants de la liberté est de donner à nos enfants les clés nécessaires pour comprendre et construire la société du XXIe siècle.
Spectacle présenté par les élèves
Merci aux deux présidents d'avoir accueilli mon exposition Tous Bandits d'Honneur! et aux élèves du LEP Jules Antonini, du lycée Laetitia, du collège Padule, du lycée Fesch et du collège Saint Paul qui nous ont présenté un spectacle de qualité:
Textes et chants composant le spectacle :
Carla Meucci, 1ère année de CAP au LEP Antonini– Le 8 aout 1942, Mussolini revendique la Corse ; Corsica a noi ! Et Le 11 novembre 1942, alors que les Allemands ont envahi la zone libre, l'occupation militaire italienne de la Corse commence.
Moira Gautier classe de 1ère au lycée Laetitia : Le pouvoir civil a trahi, l’armée a craqué sans combat et en Corse, les chefs de clan se mettent « en veilleuse ». Mais la Corse ne courbera pas le dos, la résistance s'organise : Fin 42, à l'heure même où la flotte se saborde à Toulon pour échapper au déshonneur, à l'heure où sombre avec elle l'espoir d'une lutte militaire régulière, dans le petit village de Corse, le paysan, le charron, le berger, l'instituteur prennent en mains les destins de la patrie.
Iris Dabernat classe de troisième collège Padule : En juin 1943, 12000 Allemands se sont joints à l’occupation italienne. Avec « un occupant pour deux habitants », on réquisitionne, jusque dans le moindre village, des maisons et une partie du ravitaillement. Le Front national, qui dispose d'une imprimerie clandestine dans chacun des quatre arrondissements, fustige le comportement des forces d'occupation et appelle à la révolte.
Lara Pennacchioni 3ème collège Arthur giovoni : Maurice Choury (Annibal) qui avait préconisé fin juillet de déclencher l'insurrection sans attendre un débarquement allié, démontre dans une lettre du 24 août 1943 adressée à ses camarades du Comité départemental, que l’imminence d’un armistice italien et la montée en puissance des patriotes ouvrent la possibilité de libération de la Corse par les Corses eux-mêmes et demande une réunion du Comité départemental du Front national de lutte pour la libération de la France pour statuer sur ses propositions.
Rosa'Lia Benedetti, classe de seconde bilingue au lycée Fesch : Le 8 septembre 1943, le Comité d’arrondissement et le Comité cantonal d’Ajaccio sont réunis dans l’arrière-boutique de Jean Bessières lorsque Pierre Pagès annonce la capitulation italienne. C’est l’heure de l’action. A 19 h 30, des groupes de combattants sont rassemblés devant la mairie et marchent sur la préfecture.
À la tête de la délégation, Maurice Choury (Annibal) expose au préfet, qui ne veut rien entendre, les vues du Front national de lutte pour la libération de la France, puis, accroché aux grilles de la préfecture, appelle à une manifestation pour le lendemain à 10 heures. Dans la nuit il rédige alors l'ordre d'insurrection et les arretés préfectoraux rattachant la Corse à la France libre qui seront publiés le 10 septembre
Livia Courteaud, 1ère littéraire au lycée Laetitia : Le 9 septembre 1943, la Corse se soulevait. : « A 10h, nous entrons en ville au milieu des acclamations. Des drapeaux surgissent de chaque portail. Le cortège se transforme en une irrésistible marée humaine Maurice Choury : Tous bandits d'honneur ! Avant d'entrer à la préfecture pour procéder à la destitution du préfet de Vichy, au nom du Comité départemental du Front National, Maurice Choury proclame le ralliement de la Corse à la France libre et lance l'ordre d'attaque contre les Allemands : « Patriotes de Corses, aux armes contre Hitler ! Soldats italiens, avec nous contre l'ennemi de l'Europe ! Les patriotes descendent des villages vers Ajaccio pour se lancer à la poursuite de l'envahisseur.
Angeo Giovanelli : chant des partisans en corse à capella
Saveria Bizzari, classe de seconde bilingue au lycée Fesch : U 10 di sittembri, u ghjurnali clandestinu, « le Patriote » conta i fatti stalvati u ghjornu nanzi è faci a publicazioni di u discorsu di Maurice Choury è di l'arristati prifitturali chì pruclameghjani u riattaccamentu di a Corsica à a Francia libara. «Semi fieri di essa u primu dipartamentu francesi liberatu è marchjaremi sin'à a liberazioni di a patria sana... è tandu, a vi dicu, bularà torna l' Acula da campanili à campanili sin'à i torri di Notre-Dame ». Strattu di u discorsu di Maurice Choury
Moira Gautier classe de 1ère au lycée Laetitia : Le 10 septembre, le journal clandestin, « le Patriote » relate les événements de la veille et publie le discours de Maurice Choury et les arrêtés préfectoraux proclamant le rattachement de la Corse à la France libre :« Fiers d'être le premier département français libéré, nous marcherons vers la libération totale de la patrie... et alors je vous le dis, l'Aigle volera à nouveau de clocher en clocher jusqu'aux tours de Notre-Dame ».
Livia Courteaud, 1ère littéraire au lycée Laetitia : In Pumonti è Cismonte, ci sò azzuffi tremendi, in A Casamozza, Barchetta, i Fulelli, San Brancaziu, Arena, U Silvarecciu, Pianu, Pitrosu, Aleria, in u Fium'Orbu, l'Inzecca, a bocca di U Spidali, è sin'à i circondi di Sartè. Finalmenti, a Corsica hè libara u 4 d'uttobri.
Chjara Secondi, classe de 5ème au collège Laetitia : Du Sud au Nord, les combats font rage, à Casamozza, Barchetta,Folelli, Saint Pancrace, Arena, Silvareccio, Piano, Pietroso, Aleria, dans le Fiurn'Orbo, au défilé de l'Inzecca, au col de l'Ospedale, et aux portes même de Sartène. La Corse est enfin libre le 4 octobre
Rosa'Lia Benedetti, classe de seconde bilingue au lycée Fesch : In u 1955, Maurice Choury rendi umaghju à i so cumpagni di lotta scrivendu Tous Bandits d’Honneur ! chì hà da essa u libru di rifarenza nantu à a storia di l'occupazioni è di a liberazioni di a Corsica. Sta mostra chjamata « In Mémoriam Par i morti è par l'eroi» veni in a cuntinuità di st'umaghju resu à l'eroi di a liberazioni di a Corsica.
Pierre François Carsillo, classe de 6ème, collège Saint Paul : En 1955, Maurice Choury rend hommage à ses camarades de combat en écrivant Tous Bandits d’Honneur ! qui sera l’ouvrage de référence sur l’histoire de l’occupation et de la libération de la Corse. Cette exposition intitulée In Mémoriam - Aux morts ! In Mémoriam - Aux héros poursuit cet hommage rendu aux héros de la libération de la Corse
Moira Gautier, classe de 1ère au lycée Laetitia : « Les invincibles phalanges de Sparte étaient fournies par les masses ». Pascal Paoli.
Chjara Secondi, classe de 5ème au collège Laetitia : « Mai i Rumani ùn cumpraiani i schiavi corsi. A sapiani ch'ùn si ni pudia vincia nunda, chì era impussibuli di mettali in servitù ». Napoléon.
Paul Ventimila Jamais les Romains n'achetaient d'esclaves corses. Ils savaient qu'on n'en pouvait rien tirer, car il était impossible de les plier à la servitude ».
Pierre François Carsillo, classe de 6ème, collège Saint Paul : « A resistenza corsa hè stata favurita da a qualità di i so omi, da u stintu indumevuli di i so cumbattanti. » Maurice Choury -Tous bandits d'honneur !
Chjara Secondi, classe de 5ème au collège Laetitia : « La résistance corse a été servie par la qualité de ses hommes, par le caractère indomptable de ses combattants
Baptiste Mariani 5ème collège Arthur Giovoni: « Lorsque le temps aura apaisé les passions personnelles et les querelles partisanes, lorsque des historiens sereins auront élagué le folklore et les légendes, les distorsions volontaires ou non, en s’appuyant sur les documents de la clandestinité, la vérité historique se fera jour et retiendra l’immense élan de tout un peuple contre la tyrannie » Arthur Giovoni . Discours d’inauguration de la rue Maurice Choury à Ajaccio (7 octobre 1989
Livia Courteaud, 1ère littéraire au lycée Laetitia · « S'eddi sò morti st'omi valenti par u to nomu, o Libertà, sii binadettu u sangui puru chì scorri versu a to gloria.»
Paul Ventimila « S'ils sont morts Liberté, ces braves en ton nom, béni soit le sang pur qui fume vers ta gloire »
Saveria Bizzari, classe de seconde bilingue au lycée Fesch : "I patriotti sò di pettu à u numicu, soli cù i so mitraglietti è i so fucili di caccia contru à i culonni curazzati, chì u più spissu sò appughjati da l'aviazioni." Maurice Choury- Tous bandits d'honneur !
Rosa'Lia Benedetti, classe de seconde bilingue au lycée Fesch : « Les patriotes font face à l'ennemi, seuls avec leurs mitraillettes et leurs fusils de chasse contre les colonnes blindées, soutenues le plus souvent par l'aviation. »
Pierre François Carsillo, classe de 6ème, collège Saint Paul : « In a Corsica sò middai chì com'è Ribeddu s'arrizzani. » Maurice Choury-Tous bandits d'honneur !
Paul Ventimila « Dans toute la Corse, des milliers de «Ribello» se lèvent. »
Carla Meucci, 1ère année de CAP au LEP Antonini : « Ici c'est pire qu'en Russie, derrière chaque arbre il y a un partisan ». Lettre trouvée sur un prisonnier allemand qui suait la peur. Arthur Giovoni , 1998
Chjara Secondi, classe de 5ème au collège Laetitia : « Intrépide et sobre, capable de flambées d'héroïsme comme de stoïcisme dans les plus dures épreuves, d'initiatives audacieuses comme de stricte discipline le patriote corse a permis la victoire du maquis sur la Panzer » Maurice Choury - Tous bandits d'honneur !
Moira Gautier, classe de 1ère au lycée Laetitia : « Da u 1939 à u 1943, in a machja, ùn ci hè mancu un locu induva i corsi ùn sò stati prisenti par luttà. Fubbi a Corsica u prima dipartamentu francesu libaratu. Ùn ci voli à scurdà si ni !! (...) Chì hè un duveri par a mimoria di issi omi è d'issi donni chì mai ùn ani risparmiatu i so sforzi, i so pinseri è u so sangui...» Site Curagiu
Rosa 'Lia Benedetti, classe de seconde bilingue au lycée Fesch : « De 1939 à 1943, au maquis, il n’est pas un seul lieu où les corses n’aient été présents au combat. La Corse fut le premier département français libéré. Il ne faut pas l'oublier !! (…) Parce que nous le devons à la mémoire de ces hommes et de ces femmes qui ne furent à aucun moment avares de leurs efforts, de leur pensée et de leur sang … »
Paul Ventimila « Chaque village est un bastion du Front national. Hommes et femmes rivalisent de combtivité. Les Hameaux et les bergeries sont autant de relais pour les hommes du maquis » Maurice Choury- Tous bandits d'honneur !
Livia Courteaud Quand'eddi ùn sò à a machja è à luttà, cù l'omi i donni faceni i sintineddi, portani i missaghji, dani da manghjà, alloghjani è piattani i partighjani è faceni u trasportu di l'armi.
Pierre François Carsillo, classe de 6ème, collège Saint Paul : Lorsqu'elles ne sont pas au maquis et au combat avec les hommes, les femmes assurent le guet, sont agents de liaison, nourrissent, hébergent et cachent les partisans et transportent des armes.
Saveria Bizzari, classe de seconde bilingue au lycée Fesch : En novembre 1942 des centaines de jeunes gens se groupent dans le Front patriotique de la jeunesse. Ils formeront les noyaux les plus intrépides des maquis.« Organisons-nous en un vaste front patriotique de toutes les couches de la jeunesse. De cette jeunesse, des héros sortiront pour prendre les armes et combattre l'ennemi » . Nombre d'entre eux ont donné leur vie
Carla Meucci, 1ère année de CAP au LEP Antonini : S'eddi mi tombani firmarani d'altri par compia a nostra opara(...).Curaghju à tutti !! S'è vo ampareti ch'eu sò mortu, mittiti una croci à cantu à a tomba di Ghjuliu Mondoloni. S'eiu ùn voltu micca, sappiati chì à l'ultima ora avaraghju pinsatu à vo è à a causa, vi basgiu cù tuttu u me cori. U vostru fiddolu chì sempri pinsarà à vo.
Strattu d'una lettara di Carlu Bonafedi, aroi di 17 anni. Charlot Bonafedi hè andatu à luttà cù i patriotti di Tito in Iugoslavia. Hè mortu l'armi in manu in Prinsko, u 2 di marzu 1945. In u campusantu di Pitretu è Bicchisgià, hè posta una piccula croci, à cantu à a tomba di Ghjuliu Mondoloni. Femi chì l'arba ùn a piattessi mai !!
Paul Ventimila Si je tombe, d'autres resteront qui finiront notre œuvre (...).Courage tous !! Si vous recevez la nouvelle de ma mort, plantez une croix à côté de la tombe de Jules Mondoloni. Si je ne reviens pas, sachez que ma dernière pensée aura été pour vous et pour la cause. je vous embrasse de tout mon cœur. Votre fils qui pensera toujours à vous. Extrait d'une lettre de Charles Bonafedi, héros de 17 ans. Charlot Bonafedi a rejoint les patriotes de Tito en Yougoslavie, Il est mort au combat à Prinsko, le 2 mars 1945. Au cimetière de Petreto-Bicchisano, une petite croix est plantée, près de la tombe de Jules Mondoloni. Que l'herbe jamais ne l’étouffe !!
Paul Ventimila : le chant des partisans en Français
Iris Dabernat du collège Padule :
Tutti i quattr' anni, u quattru d'uttobri, i patriotti di Bastia si ni coddani à a bocca di Tighjime à rinuvà u so umasgiu à i nostri frateddi maruccani, à i gumié, i spai, i taliani é tutti quiddi chi, cù i truppi francesi sustiniani i pariotti corsi in a so lotta di liberazioni è qui so cascati qui par a libertà
Tous les ans le 4 octobre, les patriotes de Bastia montent au col de Teghime renouveler leur hommage à nos frères marocains, aux goumiers, spahis, Italiens et à tous ceux qui, avec les troupes françaises soutenaient les patriotes corses dans leur combat libérateur, et qui sont tombés là pour la liberté.
Saveria Bizzari, classe de seconde bilingue au lycée Fesch : L'action des francs-tireurs a préservé la plupart des villages d'une occupation meurtrière et persuadé l'ennemi qu'une poussée au cœur de l'ile lui couterait de durs sacrifices . Maurice Choury -Tous bandits d'honneur !
Chjara Secondi, classe de 5ème au collège Laetitia : Le sacrifice des héros : « Mi cripaia u cori di veda mora i più valenti trà i nostri cumpagni di lotta...Aviani l'amori di a so famiglia, di u paesu, di i so amichi, di a so Corsica è di a so patria. Aviani l'amori di a vita. Hè quista chì dà ancu più valori à u so sacrifiziu ». Maurice Choury, interview Paul Silvani.
Pierre François Carsillo, classe de 6ème collège Saint Paul : C'est un vrai crève-coeur de voir disparaître les plus valeureux de nos compagnons d'armes... Ils aimaient leur famille, leur village, leurs amis, leur Corse et leur patrie. Ils aimaient la vie. Et cela ne donne que plus de valeur à leur sacrifice
Livia Courteaud, 1ère littéraire au lycée Laeticia : « Je ne parlerai pas, je ne crierai pas. C'est moi le plus fort. (...) Je tiens dans mes mains mon honneur, la vie des autres, les espoirs d'une multitude. Mais Dieu que leurs coups font mal! Tenir, il faut tenir... » Maurice Choury. imagine la souffrance de Jean Nicoli dans Tous bandits d'honneur !
Carla Meucci, 1ère année de CAP au LEP Antonini : Musciaremi à u prucuratori di u rè chì ci sò corsi sempri degni di i so antichi(...)· Capiscu in st'ultima ora parchì i martirii ani a risa in bocca » Jean Nicoli
Rosa 'Lia Benedetti, classe de seconde bilingue au lycée Fesch : Nous montrerons au procureur du roi qu'il y a des corses qui sont encore dignes de leurs aïeux (…) Je comprends à cette heure suprême le sourire des martyrs »
Saveria Bizzari, classe de seconde bilingue au lycée Fesch : La résistance au fascisme, écrit de prison par Pierre-Jean Milanini
A li franchi sentimenti Ci vol' a purtà rispettu Salut'a l'omu chi mori Par l'idea ch'ell'a credettu Ma lu spionu, lu ruffianu Ch'ellu sia maladettu Ch'ellu sia da licorbi Puzzendu in d'e a filetta |
Trapassatu Monte d'oru Lucendu da matinata Ni sô ghiunt'a lu Cuscionu Dua l'erba è parfumata Po'n'Alcudin'n'Bavella Duva la muvra è piattata Corsica sarè piu bella Quandu sara liberata |
Pens'a vo'cari zitelli Chi saret'omi dumani Sempri, sempri pinsareti A li lotti di l'anziani Per a Libertà, a Pace, Caduti l'arm'a a mani. Suidendu e so'trace Sareti'brav'e umani |
Moira Gautier, classe de 1ère au lycée Laetitia : Le héros est un être de chair et de sang comme l'homme ordinaire que les circonstances ont élevé au dessus de lui-même. Tous ces lutteurs volontaires sont tombés dans la sérénité que donne le sentiment du devoir accompli. Maurice Choury
Livia Courteaud Dans l'exaltation du combat, on a tendance à présenter la fin des martyrs comme un holocauste volontaire de surhommes. C'est minimiser leur sacrifice. Avec courage et abnégation, ils se sont surpassés en surmontant leur peur pour nous donner la liberté.
Pierre François Carsillo :30 Corses furent Compagnons de la Libération
Chiara Secondi : Joseph Antonietti Pierre Arrighi Paul Bonaldi Joseph Casile Carla Meucci : Roger Ceccaldi Charles Colonna d'Istria Jean Colonna d'Ornano Philippe fratacci Saveria Bizzari : André Galloni d'Istria Noël Giorgi Arthur Giovoni Toussaint Gozzi Livia Courteaud : Pierre Guilhemon Jean Lucchesi Henri Maillot Paul Milleliri
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Rosa'Lia Benedetti : Jean Muffraggi Jules Muracciole Marcel Orcini Paul Ortoli Pierre François Carsillo: Achille Peretti-Vatier Stéphane Piobetta Pierre Poletti Jean Pompei Paul Ventimila : Robert Quilichini Henri Romanetti Georges Rossi Robert Rossi Iris Dabernat: Marcel Sammarcelli Charles Santini François -Fred Scamaroni François Valli
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Carla Meucci, 1ère année de CAP au LEP Antonini : Tutti i patriotti chì sò stati prisintati in sta mostra, è dinò quiddi chì ci semu scurdati senza falla à posta, si meritani sti midagli par avè purtatu cun curaghju è tinacità a lotta par a liberazioni di a Corsica.
Chjara Secondi, classe de 5ème au collège Laetitia : Tous les patriotes présentés dans cette exposition, ainsi que tous ceux qui auraient été omis involontairement, méritent ces médailles pour avoir mené avec courage et abnégation le combat pour la libération de la Corse.
Baptiste MARIANI 5ème 2 collège Arthur Giovoni:
Le 9 septembre 1943, l'insurrection a triomphé, la Corse est rattachée à la France libre et Maurice Choury déclare avec des accents napoléoniens :
« Fiers d'être le premier département français libéré, nous marcherons vers la libération totale de la patrie… et alors je vous le dis, l'Aigle volera à nouveau de clocher en clocher jusqu'aux tours de Notre-Dame ».
Iris Dabernat collège Padule : Un bilan à l'honneur de la Corse :
-Fin 1943, la Corse libérée devient une base pour la poursuite des opérations en Italie, puis pour le débarquement en Provence en aout 44.
La libération de la Corse conforta toute la résistance comme en témoigna l'appel lancé par le CNR, exaltant l'exemple corse :
« Les représentants des organisations de RÉSISTANCE, des centrales syndicales et des partis ou tendances politiques groupés au sein du Comité national de la résistance (C.N.R.) ont l’espoir que les opérations de la Libération du pays, prévues par le plan de l’état major interallié, pourront ainsi être, le cas échéant, avancées grâce à l’aide apportée par les Français dans la lutte engagée contre l’ennemi commun, ainsi que l’a démontré l’exemple glorieux des patriotes corses ».
Lara PENNACCHIONI 3ème 2-collège Arthur Giovoni« L'insurrection ordonnée par le Front national (…) n'est pas une action irréfléchie. Elle découle d'un examen logique de la situation : (…) sur bien des terrains d'Europe ou d'Afrique, de rapides et brutales interventions allemandes ont suivi de près l'abandon de positions italiennes.
En Corse, à trop tarder, le risque est une mainmise allemande sur l'île. Les patriotes ont la conviction qu'ils vont se trouver devant des adversaires disciplinés et bien entraînés ».
Collection Mémoire et citoyenneté n°35. Site de la préfecture et des services de l’Etat en Corse.
Pierre François Carsillo et Paul Ventimila : le dio salve regina
repris en choeur par l'assistance
Visite guidée de la CTC pour les élèves par Gilles Siméoni
9 di settembre : cummemurazione di a Liberazione di a Corsica : expo. I. Amalric "Tous bandits d'honneur" accueil des lycéens et collégiens à la Collectivité territoriale de Corse - Cullettivita territuriale di Corsica
Visite improvisée de la Collectivité territoriale de Corse - Cullettivita territuriale di Corsica Issa casa hè quella di u Populu corsu. Issa casa hè vostra.
Gilles Siméoni, Jean-Guy Talamoni, Isaline Amalric et les élèves
Gilles Siméoni, dans son bureau explique aux élèves le fonctionnement de la CTC
A l’occasion des Journées du Patrimoine des 17 et 18 septembre prochains, l’ensemble de l’exposition « Tous Bandits d’Honneur ! » sera accessible au public et présentée par Madame Amalric lors de visites guidées. Par ailleurs, plusieurs visites scolaires seront organisées avec le concours de différents établissements de l’île.
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Le 9 septembre 19 heures - Commémoration de l'anniversaire de l'insurrection au monument de la résistance
Vendredi soir, en présence des autorités civiles et militaires, devant le monument de la Résistance à Ajaccio, a été commémoré le 73ème anniversaire de l'insurrection libératrice du 9 septembre 1943. L'assemblée de Corse, a commémoré cet anniversaire autour de l'exposition d'Isaline Choury, la fille de Maurice Choury Grand Résistant, beau-frère et Compagnon de lutte de Danielle Casanova, qui participa activement à la Résistance en Corse et rédigea et lança l’appel à l’Insurrection le 9 Septembre 1943 à Ajaccio. Pour lire l'article de Corse Net Infos cliquer ici :
A 19 heures c'est au monument de la Résistance qu'a eu lieu la traditionnelle cérémonie, en présence des autorités civiles et militaires.
Avant le traditionnel dépôt de gerbes et les hymnes, Cécile Priot a lu un poème et Antoine POLETTI de l' ANACR 2A un discours.
Allocution d'Antoine POLETTI.
Sur la place De Gaulle, noire de monde, il y a 73 ans, le 8 octobre 1943, le général était venu d'Alger célébrer la victoire de l'insurrection dont nous commémorons ce soir l'anniversaire de son commencement. Le général avait fait le déplacement pour saluer - "… la Corse, premier morceau de France libéré", et pour rendre hommage à tous les artisans de cette victoire, au premier rang desquels les patriotes corses à qui revenait l'audacieuse initiative de l'insurrection.
Ce 9 septembre 1943, juché sur le toit d'une ambulance stationnée sur le cours Napoléon, avec quelques-uns de ses compagnons d'armes, Maurice Choury, un des dirigeants de la Résistance, proclamait le ralliement de la Corse à la France Libre. Au nom du Comité départemental de Libération, il engageait les Corses à chasser l’ennemi du sol national, à éliminer le régime de Vichy afin de rendre la parole au peuple, et restaurer ainsi la légalité républicaine.
Les effets militaires de cette insurrection réussie n'ont pas été négligeables. Pour en apprécier la portée, qu'on songe aux pertes humaines, celles des troupes alliées et des population civiles, là où la libération des territoires a été consécutive à un débarquement de vive force, sans l'aide de la Résistance, comme ce fut le cas par exemple en Sicile ou à l'île d'Elbe. Et n'étaient-ce les basses manœuvres des chefs d'état-major italiens, en Corse et en Sardaigne, les troupes du Reich auraient subi des pertes encore plus lourdes ; ce qui d'ailleurs ne rend que plus méritoire l'aide des militaires italiens - minoritaires hélas- …l'aide qu'ils ont apportée aux insurgés et à l'armée française durant les combats libérateurs, payant le plus lourd tribu du sang durant ces combats : à eux seuls beaucoup plus que l'armée française et les patriotes réunis.
Autres effets militaires de la libération précoce de l'île :
* La Corse offerte aux Anglo-Américains comme un porte-avion insubmersible -"Uss Corsica" comme ils l'avaient nommée - qui mettait l'Italie à portée d'aile de leur aviation.
* Autre effet non négligeable : l'engagement des jeunes Corses qui ont pu s'enrôler dans l'armée française pour poursuivre le combat hors de l'île : l'équivalent d'une division.
Mais ce serait minorer l'évènement que de s'en tenir aux seuls effets militaires de cette insurrection victorieuse. L'histoire des résistances locales en France atteste de l'impact de la victoire corse sur le moral des maquis du continent.
Le Comité français de libération national, le gouvernement provisoire qui siège à Alger, s'en fait l'écho dans un communiqué : "La France en a tressailli "
Mendès-France se rappellera plus tard que "L'idée qu'un petit morceau de France était libéré, [lui] causa une émotion religieuse".
Le général de Gaulle, écrira dans ses mémoires que "…la libération de la Corse […] [ a eu] parmi les Français et parmi les Alliés un profond retentissement." [i]
La liesse qui s'est emparée des Corses en cet automne 1943 atteint son paroxysme le 30 novembre, jour anniversaire de la proclamation, en 1789 par l'Assemblée constituante, du rattachement volontaire de l'île à la France. A Ajaccio, une salve de 21 coups de canon ouvre cette journée de fête ponctuée par un Te Deum à la cathédrale, un défilé militaire et un grand rassemblement qui s'achève au monument aux morts par le traditionnel dépôt de gerbes. Le jour a été décrété férié pour les insulaires. Partout, dans la ville pavoisée, les Ajacciens ont envahit la rue. Et ce même jour un détachement du 1er régiment des tirailleurs marocains a gravi les pentes du Monte Cintu pour y planter le pavillon tricolore. Tout un symbole !
On peu s'étonner aujourd'hui de tant de ferveur patriotique si on ne prend pas la mesure de ce qui était en jeu pour les Corses durant la Seconde Guerre mondiale, à savoir : l'annexion de l'île par l'Italie fasciste, donc la perte de la nationalité française ; pas celle imposée par le despotisme en 1769 après la défaite des troupes de Pascal Paoli à Ponte Novu, mais bien celle conquise en 1789 par notre participation à la Révolution dont nous fûmes les co-auteurs ; Français, non pas en qualité de sujets de sa majesté le Roi de France mais Français citoyens de la République. Ca change tout. Et "Quelles qu'aient pu être presque aussitôt les dérives que l'on sait, la Révolution fut une grande lumière jetée sur l'histoire universelle"[ii] écrit notre compatriote, Jacques Muglioni. [… ] La nation, écrit Muglioni c'est "...le choix volontaire -ce fut celui de la Corse en 1789 -d’hommes par lequel l’individu relativise sa particularité pour se hisser à un premier degré d’universalité. [iii] Ce qui fut alors proclamé par la Révolution, est devenu INOUBLIABLE, en ce sens que ce qui advient après est jugé par avance à l'aune des principes scellés par la Déclaration des "Droits de l'homme et du citoyen"; faudrait-il condamner la France quand elle-même a bafoué ces principes solennellement proclamés. Et c'est arrivé maintes fois hélas.
Mais Pascal Paoli ne s'y est pas trompé, lui qui pourtant avait pâti des errements de la Convention. Depuis l'Angleterre il écrivait à Ferrandi, en 1802 : "Mon amour pour la liberté a été constant : je l'ai fait connaître exempt de tout intérêt personnel. La patrie est désormais libre, comme le reste de la France ; pourquoi n'en serais-je pas ravi ? De quelque main qu'elle nous soit donnée que celle-ci soit bénie ! Les Corses sont libres. ". [iv] … Et il écrit à l'abbé Giovanetti, cette même année 1802 : "…dans le système de l'actuelle politique européenne nous n'aurions jamais pu jouir de ce bien ( liberté et bonnes lois) en formant un état indépendant." [v]
Commémorer en 1943, avec éclat, le 30 novembre 1789, c'était comme un pied de nez
* à Goebbels qui vociférait que "la Révolution française [serait] rayée de l'histoire", [vi]
* à Mussolini qui pérorait que "le national-socialisme en [était] l'antithèse",
* à Pétain qui se lamentait en 1939 que depuis 1789 la France avait "vécu 150 années d'erreurs"
* à Rosenberg, l'idéologue nazi qui en ce triste automne 1940 avait choisi le Palais Bourbon pour nous infliger une conférence intitulée "Règlement de comptes avec les idées de 1789", et avec la Révolution qu'il accusait - je cite : "d'avoir accumulé désastre sur désastre",[vii]
* Un pied de nez aussi aux irrédentistes corses qui écrivaient dans leur journal, "A Muvra", "…les Corses sont les plus grandes victimes de l'esprit de 89 !" parce que "L'assimilation et l'égalitarisme révolutionnaire nous ont valu des maisons en ruine, des villages déserts, la malaria et les nombreuses guerres que l'œil sanglant du jacobinisme a déchaîné sur le monde."[viii]
Pourquoi ce rappel historique ? Parce qu'on doit s'inquiéter de la résurgence de cette idéologie des anti-Lumières qui inspire à nouveau des politiques aujourd'hui partout dans le monde, en Europe et en France. En Corse, cette idéologie s'affiche ouvertement dans de savants travaux universitaires - je cite : "La Corse doit sortir de l'universalisme jacobin. […]. En vertu de quoi il faudrait "…procéder à de nécessaires réajustements en terme de citoyenneté. Car toute affirmation identitaire consacre l'éclatement de la citoyenneté universaliste (française donc) -présentée au mieux comme un vœu pieux, au pire comme un mensonge […]. La citoyenneté française, nous disent ces détracteurs de la Révolution, devrait s'effacer "au profit des liens primordiaux intensément vécus et ressentis, noués à l'échelle du particulier : le sentiment religieux, l'appartenance ethnique, l'usage commun d'une langue".[ix] Le peuple corse est "une communauté charnelle ayant une terre, une langue, une culture, son atavisme propre…[…] [x]
Propos inquiétants quand la recherche d'une saine identité forgée et renouvelée dans le dépassement vers l'autre, dérive vers une quête irréelle et dangereuse dès lors qu'elle tourne à l'obsession en invoquant à tout propos et hors de propos sa culture, religion incluse. Si souvent invoquée cette culture qu'elle en devient suspecte. " Les lubies de la supériorité raciale, écrit l'essayiste tunisienne Hélé Béji, ont été délogées de leurs prétentions, mais toutes les cultures se revendiquent à leur tour comme des entités supérieures, et agitent le glaive de leur différence."[xi] On sait où a mené cette doctrine qui accorde la primauté à l'inconscient et à l'atavisme sur la raison, le culte des forces profondes et mystérieuses qui nous font goûter " …le plaisir instinctif d'être dans le troupeau" comme disait Barrès, le chantre du nationalisme français. Cet instinct d'attroupement, l'actualité corse récente nous a montré combien il était lourd de dangers.
A l'enseigne du camp de Dachau, créé dès 1933 pour y enfermer leurs opposants, les nazis avaient écrit : "Tu n'es rien, le peuple est tout". C'est cette même subordination de l'individu à sa communauté, celle de son Dieu en l'occurrence, dont DAECH a fait doctrine pour enrégimenter ses tueurs.
"La notion d'identité, poursuit Hélé BEJI, peut être irréelle et dangereuse quand elle croit se rapprocher d'un idéal originel qui serait son propre noyau de vérité […] [xii] : pour Hitler, une aryanité pré-chrétienne réssurgie des obscures forêts germaniques ; pour Mussolini l'Imperium romain né dans les collines de Rome ; Dans notre pays, pour les ligues factieuses de l'entre-deux guerres, la France de Jeanne d'Arc, de Clovis, voire de Vercingétorix ; pour Daech, un Califat fantasmé qui aurait répandu les bienfaits de l'Islam depuis les rives de la Méditerranée à celles de l'Inde, et qui aurait vocation à s'imposer au monde. Par le crime.
A ce culte des origines, Hélé Béji oppose qu' "Aucune identité culturelle ne parviendra à récupérer la véritable patrie de l'homme qui est politique, seul lien authentique qui m'unit à mes semblables" [xiii] ; autrement dit les hommes sans distinction d'origine ou de préférence spirituelle, unis par ce ciment politique que sont les Droits de l'homme et du citoyen, qui fit la nation française à partir de ce qui n'était jusque là qu' "un agrégat in-constitué de peuples désunis." comme disait Mirabeau.
Cette idéologie des Anti-Lumières a été vaincue en 1945 ; vaincue militairement mais il fallait être naïf pour penser qu'on en avait fini avec elle. Le général de Gaulle avait prévenu : notre civilisation "qui tend essentiellement à la liberté et au développement de l’individu, est aux prises avec un mouvement qui ne reconnaît de droits qu’à sa collectivité raciale ou nationale [et j'ajoute religieuse, pour faire écho à l'actualité]. […] Si complète que puisse être un jour la victoire des armées, poursuit le général de Gaulle,[…] rien n’empêchera la menace de renaître plus redoutable que jamais, si le parti de la libération […] ne parvient pas à construire un ordre tel que la liberté, la sécurité et la dignité de chacun y soit exaltées et garanties, au point de paraître [à l'individu] plus désirables que les avantages offerts par son effacement. " [xiv]
Ces paroles ont été prononcées le 25 novembre 1941, il y a 75 ans, par le général De Gaulle au Collège d'Oxford. Elles restent pour nous, aujourd'hui encore, un avertissement.
Vive la Corse ! Vive la république ! Vive la France !
[i]Charles De Gaulle "Mémoires" Ed .La Pléiade. Gallimard. PP 406, 407
[ii] Jacques Muglioni. "L'école ou le loisir de penser". Ed CNRD p. 186
[iii] Jacques Muglioni. ibid. p.45
[iv] Ange Rovere. "Mathieu Buttafoco". Ed Alain Piazzola. p. 203
[v] Ibid. P 203
[vi] Georges Politzer. "Ecrits politiques" T. 1 "La Philosophie et les mythes" p. 353
[vii] Ibid . P. 352
[viii] Francis Arzalier. "Les perdants". Ed. La découverte. 1990. P. 67
[ix] Dominique Verdoni. "La Corse au carrefour d'une méditerranéité euro-arabe" Dans Histoire de l'école en Corse" Ed Albiana. oct. 2003. Ouvrage collectif . page 548 , 549
[x] Denis Luciani. "La Corse votre hebdo du 31.01.2014 au 06.02.2014
[xi] Ibid. P. 49
[xii] Ibid. P. 57
[xiii] Ibid. P. 154
[xiv]Paul-Marie de la Gorce. "De Gaulle". Ed. Perrin. P. 673