AERI
Maurice Choury est né le 9 janvier 1912 à Nanterre, dans une famille ouvrière - son père travaillait à l'arsenal de Puteaux - et nombreuse - il a quatre frères et soeurs -. Après des études secondaires, il est attiré par le journalisme d'art. Mais son adhésion aux Jeunesses communistes et son entrée dans la direction de ce mouvement en 1934 l'amènent à collaborer au journal L'Avant-Garde, puis à L'Humanité à partir de 1936. En août 1938, il fait partie de la délégation française au 2e Congrès mondial de la jeunesse, à Vassar College, aux Etats-Unis. Il est mobilisé en septembre 1939 comme infirmier et fait prisonnier, mais rapatrié en 1941 comme membre du corps sanitaire. Ses activités résistantes commencent à Paris puis dans les Bouches-du-Rhône, avant que ses attaches familiales ne le conduisent en Corse en 1942.
Maurice Choury a 30 ans quand il s'installe en Corse pour y jouer un rôle actif dans le Front national corse. Depuis 1936, il est marié à la soeur de Danielle Casanova, Emma Perini, qui est une militante communiste. Militant du Front national, il y rend de grands services grâce à ses capacités d'écriture et à ses talents d'organisateur. Grâce à lui, la presse clandestine communiste se développe, avec L'Avant-Garde, puis Le Patriote. Après la destruction par l'OVRA, en mars 1943, du réseau FFL de Fred Scamaroni (R 2 Corse) et les arrestations qui désorganisent Combat, le Front national se réorganise en secret dans la Casinca, lors de la conférence tenue à la grotte de Porri. On y adopte une structure pyramidale faite de petits groupes de cinq personnes en liaison avec des comités qui vont de l'échelon local jusqu'au niveau départemental (la Corse ne compte alors qu'un seul département) en passant par ceux du canton et de l'arrondissement. Le Front national est une organisation distincte du Parti communiste et intègre des non-communistes, même si ses principaux dirigeants sont des militants comme Arthur Giovoni.
Maurice Choury devient responsable du Front national corse de l'arrondissement d'Ajaccio. Convaincu, à partir de la chute de Mussolini en juillet 1943, qu'il est possible de libérer la Corse en amenant les troupes italiennes à un renversement d'alliances et en provoquant un soulèvement, il oeuvre dans ce sens auprès du Comité départemental, dès la fin du mois de juillet, puis à nouveau le 24 août, en le pressant d'agir sans attendre les ordres et les aides d'Alger. Cette ligne est identique à celle qu'a retenue la direction régionale du Parti communiste au mois d'août 1943. La nouvelle de l'armistice de Cassibile, signé par l'Italie le 3 septembre, est diffusée le 8. Le Comité d'arrondissement d'Ajaccio lance les ordres d'insurrection rédigés par Maurice Choury. Dès le lendemain, il participe à une grande manifestation populaire à l'Hôtel de Ville et entre dans le conseil de préfecture qui proclame le ralliement à la France libre (en fait, la France combattante). Les premiers arrêtés, signés par le préfet encore en place, sont rédigés par Maurice Choury.
En juillet 1944, il s'engage dans l'armée et est cantonné à Sartène. Il regagne Paris après la guerre sans pouvoir retrouver immédiatement sa place à L'Humanité. Il dirige alors à Bordeaux La Victoire. Il devient, en 1946, chef de cabinet aux Anciens Combattants et victimes de guerre quand ce ministère est tenu par Laurent Casanova et avant de revenir au journalisme à L'Humanité Dimanche.
A partir de 1948, il combat à l'intérieur de son parti pour la liberté de parole lors des grands débats sur le Titisme, puis sur le XXe Congrès, dont il approuve les conclusions. En désaccord avec l'invasion de la Hongrie, en 1956, il quitte L'Humanité pour se consacrer à un travail d'écrivain et ouvrir à Paris deux galeries, l'une de livres anciens, l'autre de peinture.
Il meurt le 7 novembre 1969 au cours d'une conférence qu'il faisait sur la Commune de Paris.
OEUVRES :
Tous bandits d'Honneur, Editions sociales, Paris, 1958 (et nouvelle édition par La Marge, Ajaccio, 1988)
La Commune au coeur de Paris, Ed. sociales, 1967
Les damnés de la terre : 1871, Collection "les murs ont la parole", dirigée par Michèle Cotta, Tchou éditeur, 1969
Bonjour Monsieur Courbet, Editions sociales, Paris, 1969
Les poètes de la Commune, éditions Seghers, 1970
Les cheminots dans la bataille du rail, Librairie académique Perrin, 1970.