Picasso

L'engagement politique de Picasso date de la guerre civile en Espagne

En février 1936 la “Frente Popular” est au pouvoir, d’où est née la jeune République espagnole. Depuis juillet 1936, le coup de force fasciste a contraint l’Espagne à la guerre civile, qui devait provoquer des remous nombreux et divers dans le monde entier. Tandis que les dictatures prenaient le parti de Franco, la plupart des intellectuels et des artistes se ralliaient à la cause de la république espagnole. Beaucoup d’entre eux s’engagèrent dans les milices et y laissèrent leur vie. Picasso était doublement touché par les évènements, dans son cœur d’Espagnol, dans sa foi de républicain. Picasso est parfaitement conscient des responsabilités qui lui échoient et qu’il entend assumer en homme comme en peinture. Aussi se donne-t-il le temps de la réflexion.
L’une des premières formes de protestation de Picasso sur le plan artistique fut Songe et mensonge de Franco de 1937, dont il écrit lui-même le texte. En Janvier de cette année, le Gouvernement républicain espagnol avait commandé à Picasso une composition destinée à son pavillon de l’Exposition internationale de Paris.
Le 28 avril, pour le compte de Franco, l’aviation nazie bombarde sauvagement Guernica, petite ville traditionnelle de la province de Biscaye, du pays basque, – c’est le premier bombardement massif d’une population civile (4000 morts). Le quotidien "Ce soir", dirigé par Aragon, et L’Humanité publient des clichés des victimes. Picasso réagit aussitôt : “La guerre d’Espagne est la bataille de la réaction contre le peuple, contre la liberté. Toute ma vie d’artiste n’a été qu’une lutte continuelle contre la réaction et la mort de l’art.”

Les premières esquisses de Guernica apparaîtront le 1er mai, indiquant déjà les motifs essentiels du drame que le peintre va perpétuer pour éclairer les hommes de demain.

 

12 juillet 1937 : Guernica fut exposé à Paris, à l'exposition internationale, dans le Pavillon espagnol conçu par Luis Lacasa et José-Luis Sert.

Guernica circulera en 1938 dans une exposition itinérante au Royaume-Uni (Londres, Leeds, Liverpool).

Cette oeuvre symbolise toute l'horreur de la guerre et la colère ressentie par Picasso à la mort de nombreuses victimes innocentes.

Guernica : 1937 – Huile sur toile, 351x782 cm Museum of Modern Art, New York

Pablo Picasso : « Cette peinture n’est pas faite pour décorer les appartements. C’est un instrument de guerre, offensif et défensif contre l’ennemi. »

Une anecdote veut qu'à Otto Abetz, ambassadeur du régime nazi à Paris, qui lui aurait demandé, sur le ton de la colère, lors d'une visite à son atelier devant une photo de la toile de Guernica : « C'est vous qui avez fait cela ? », Picasso aurait répondu : « Non… c'est vous ». Dans une interview accordée à Simone Tery, publiée le 24 mars 1945 dans  Les Lettres françaises, il revient sur l'anecdote en disant qu'elle est « à peu près vraie » et précise qu'en réalité il distribuait aux visiteurs allemands des années 1940  des photos reproduisant le tableau, en les narguant d'un « Emportez-les. Souvenirs, souvenirs ! ».

 

1945 Picasso peint Le Charnier

Pablo Picasso, Le Charnier - 1945

" Je ne peins pas ce que je vois, je peins ce que je pense "