La mort de Danielle par Boris Taslitzky

Enfant de réfugiés russes en France, Boris Taslitzky a été déporté à Buchenvald. Après guerre il séjourna à plusieurs reprises chez Madame Périni, mère de Danielle Casanova à Vistale en Corse.

“Arrêté en 1941, puis interné à partir de 1943, à Saint-Sulpice-la-Pointe, dans le Tarn, il peint de grandes fresques d'inspiration révolutionnaire sur les baraquements du camp. Déporté à Buchenwald, il dessine plus de deux cents croquis : l'album sera publié grâce à Aragon, en 1946, sous le titre Cent Onze Dessins faits à Buchenwald. (…) L'engagement politique de Boris Taslitzky, proche de Pignon, Fougeron et Gruber, est indissociable de sa peinture, s'inspirant des références classiques de la peinture d'histoire : il rapproche la Mort de Danielle Casanova (1950), résistante héroïsée, d'une descente de croix.(…) En 1971, il est nommé professeur à l'Ecole nationale supérieure des arts décoratifs et en 1997 il est officier de la Légion d'honneur au titre de la Résistance et de la déportation.” LEBOVICI Elisabeth - Libération/culture12 décembre 2005 à 04:56

En décembre 1943, du fond du cachot 5-2 du camp de Saint-Sulpice dans le Tarn, Boris Taslitzky écrivait : « J'ai vécu une vie splendide. Une vie de luxe. Le luxe, c'est d'être là où pleuvent les coups, lorsque la dignité humaine est en jeu. » Et quelques années plus tard, de retour du camp de Buchenwald, il ajoute : « Si je vais en enfer, j'y ferai des croquis. D'ailleurs, j'ai l'expérience, j'y suis déjà allé et j'y ai dessiné !… » L'Humanité.fr 12 décembre 2005