« U Lamentu a Nicoli » de Jacques Fusina

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Jacques Fusina s’inspire des dernières heures de sa mort et de la manière barbare dont il fut assassiné pour écrire cette poésie poignante à la manière d’un voceru. Il exhalte ainsi le sacrifice de ce grand résistant et ses dernières paroles: « Si vous saviez quel courage donne notre idée au moment de mourir. Si vous saviez le bonheur qui descend sur vous en pensant que vous mourez pour eux, les spoliés de la terre. »

O cum’è tù cunniscie
Le bellezze di lu core
Prima di piglià le vie
Chì ti purtonu da more
Quandu chì le negre spie
Lentonu lu so furore

A cità n’era durmente
E le case insunnulite
Quandu a quellu muru arrente
S’apriinu le to ferite
L’anima turnò dulente
E le lacrime salite.

Quale sà cum’ellu fece
Lu boia quella matina
A imponeli la so legge
Cù la so manu assassina
Ma à tè n’ùn pobbe regge
For di metteti in ruvina.

Comme tu les connaissais
toutes les beautés de l'âme
avant même ces chemins
qui te menèrent à la mort
ne déchaînent leur fureur

La ville s'endormait
maisons ensommeillées
lorsque le long de ce mur
s'ouvrirent tes blessures
l'âme alors se fit dolente
et nos larmes amères

Qui sait comment il s'y prit
le bourreau ce matin-là
pour que s'impose sa loi
et sa main assassine
mais elle ne put te soumettre
autrement que par ta ruine

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Lettera à Nicoli

 

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