Remise des prix du CNRD
Monsieur le Préfet,
Monsieur le Recteur d'Académie,
Mesdames et Messieurs les Élus,
Mesdames et Messieurs les anciens combattants et anciens résistants,
Mesdames, Messieurs les enseignants,
Mesdames et Messieurs les parents d'élèves,
Chers élèves,
Permettez-moi tout d'abord de vous remercier, M. le Préfet, de nous accueillir pour la remise des prix du Concours national de la Résistance et de la Déportation.
C'est un honneur pour moi d'être à vos côtés et de partager avec vous ce moment de rassemblement et de transmission de la mémoire à laquelle je suis tout particulièrement attaché.
Depuis que j'ai pris mes fonctions, je mesure l'importance et le rôle de la mémoire dans la définition de l'identité d'une Nation, et dans sa capacité à tisser et renforcer le lien intergénérationnel qui est l’un des fondements d'une société.
Dans chacun de mes déplacements sur les lieux de mémoire en région et à l'étranger, mais aussi au cours des différentes cérémonies commémoratives, et devant le témoignage des anciens, je mesure l'enthousiasme et l'intérêt des plus jeunes.
Le succès du Concours national de la Résistance et de la Déportation, créé en 1961, en témoigne. Il est l'un des vecteurs essentiels de cette transmission de mémoire.
Et je veux saluer ici le travail de la Fondation de la Résistance et de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation ainsi que de tous les enseignants investis dans ce beau projet. Ce concours pédagogique est le plus important au niveau national.
Il offre la possibilité aux plus jeunes de s'approprier un moment essentiel de l'histoire nationale, de construire leur vie de citoyen, de continuer à faire vivre cette histoire en devenant eux-mêmes acteurs de la mémoire collective.
Environ 50 000 élèves participent à ce concours chaque année. Parmi eux, 54 collégiens et lycéens, originaires de Corse, reçoivent un prix aujourd'hui.
Nous avons l'honneur de voir réunis en ces lieux des anciens qui se sont distingués par leur courage, leur action et leur engagement – et je salue la présence à nos côtés de M. Charles Grisoni, de Mme Jacqueline Arii-Wroblewski, de M. Jean-Baptiste Canonici, de M. Roger Pichoir et de M. Joseph Santini - et des élèves qui se sont distingués par la qualité de leurs travaux et leurs réflexions.
Au-delà de cette réalité, ce concours revêt une dimension particulière en Corse. Premier territoire de la France libérée, l'île doit essentiellement sa libération aux actions des Résistants corses.
Cette année, le thème retenu était : « communiquer pour résister ». Un thème qui permet d'appréhender la Résistance sous toutes ses facettes. Que signifie communiquer pour des résistants soumis à la censure et à la propagande et condamnés à vivre dans la clandestinité ? Communiquer pour résister, c'était publier un journal au péril de sa vie comme l'a fait Maurice Choury avec « Terre corse » et « Le Patriote » à qui l'exposition à laquelle j'ai assisté ce matin était en partie dédiée …
Communiquer pour résister, c'était établir des ponts entre les différents mouvements de résistance, à l'image de la mission confiée par le Général de Gaulle à Fred Scamaroni à qui j'ai rendu hommage à mon arrivée à Ajaccio…
Communiquer pour résister, c'était faire s'élever des voix anonymes, faire naître des voix du silence attentiste et parfois complice, pour mobiliser et faire espérer à tous les Français le temps de la Libération.
Et l'actualité nous rappelle aujourd'hui combien la communication peut être, dans certains pays, un moyen de survie.
Nous sommes à l’aube du 70e anniversaire des années 1944-1945 qui commémorera la Libération du territoire. On oublie parfois l'importance de ces anniversaires décennaux au cours desquels les anciens combattants peuvent être présents en nombre aux cérémonies.
Nous devons compter sur leur témoignage et la transmission de leur histoire aux plus jeunes. C'est tout le sens que le gouvernement de Jean-Marc Ayrault a souhaité donner à la journée du 27 mai devenue récemment journée nationale de la Résistance. Lors de cette journée anniversaire, les collèges et lycées organiseront des actions pédagogiques et éducatives et inviteront les scolaires à réfléchir aux valeurs de la Résistance et à celles portées par le programme du Conseil national de la Résistance.
Je terminerai en félicitant tous les collégiens et lycéens qui ont participé à ce concours et je vous remercie, chers élèves, de faire vivre la mémoire nationale, dans sa diversité. Je vous remercie.